Dans le cas précis du Maroc, quelles sont les conséquences du mercure sur l'environnement ? Tout d'abord, il faut noter que la question du mercure est un nouveau concept un peu partout dans le monde. Pour ce qui est du cas du Maroc, il n'est pas très différent de la plupart des pays du monde. En effet, le mercure peut être émis dans l'environnement à partir de plusieurs sources notamment les lampes fluorescentes, les piles, les batteries, les amalgames dentaires, les baromètres, les thermomètres, les appareils de mesure de pression sanguine, les équipements électriques et électroniques, certains procédés industriels notamment inhérents à l'industrie de chlore-alcali, les cendres de combustion, les décharges et certains produits cosmétiques et les vaccins. En quoi le mercure est-il dangereux pour la santé humaine et environnementale ? Le mercure émis dans l'environnement contamine l'air, le sol et les eaux souterraines. Une fois dans les milieux aquatiques, le mercure se transforme, à l'aide de microorganismes, en sa forme la plus toxique à savoir le méthylmercure (Composé organique du mercure). Sous cette forme, le mercure s'accumule dans les chaînes alimentaires. Le méthylmercure s'accumule dans les poissons, plus particulièrement dans les grands prédateurs et les mammifères marins, et par conséquent cette substance s'accumule également chez les gens qui les consomment. Selon le niveau d'exposition au mercure, on peut observer chez les personnes exposées à ce métal des troubles neurologiques, respiratoires, visuelles, des anomalies congénitales, des insuffisances rénales, des éruptions cutanées, des lésions gastro-intestinales, des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, la perte d'appétit, des saignements des gencives, et/ou des douleurs aux jambes. En cas d'intoxication extrême, la personne peut mourir. Par ailleurs, les produits contenant du mercure sont encore largement produits et commercialisés à l'échelle mondiale, mais des alternatives sont disponibles pour la plupart de ces produits dont les thermomètres, les appareils de mesure de pression sanguine, les baromètres, les batteries, les piles, les amalgames dentaires ainsi que bien d'autres types d'équipement électronique. Des alternatives rentables ne sont pas encore disponibles pour d'autres produits contenant du mercure comme les lampes fluorescentes, mais des recherches sur d'autres alternatives sont en cours pour réduire les émissions de mercure. Quelle stratégie nationale est menée pour lutter contre ce problème ? Selon les informations dont nous disposons, le département de l'Environnement a réalisé une étude sur le mercure au Maroc. Ce même département participe activement aux différentes réunions aux niveaux régional et international pour faire aboutir le traité international sur le mercure. A noter également que ce département a mis en place la loi 28 – 00 sur les déchets et leur élimination. En quoi consiste la campagne de sensibilisation menée par SEEPOM ? Dans l'objectif de contribuer à la protection de la santé humaine et à la préservation de l'environnement, l'Association d'éducation environnementale et de protection des oiseaux au Maroc (SEEPOM) a entamé, depuis octobre 2010, une campagne de sensibilisation sur la problématique du mercure. Cette campagne concerne surtout les ONG, notamment celles qui font partie du PAN Maroc (Pesticide Action Network Maroc). La SEEPOM produira une brochure sur le mercure en décembre 2010. Cette brochure sera un outil de communication pour le plaidoyer auprès des décideurs, et pour la sensibilisation de la société civile, des populations locales et du grand public. Enfin, et dans le but dans le but d'informer sur les efforts en matière de la gestion de la question du mercure tant au niveau national qu'au niveau international, la SEEPOM organisera à Rabat un atelier national sur la problématique du Mercure, en collaboration avec le Réseau international d'élimination des POP (IPEN) et des institutions nationales, pour débattre la problématique de mercure au Maroc, et auquel prendront part des établissements publiques, des organisations non gouvernementales (ONG) et des journalistes de la presse nationale. Que peut-on attendre du traité mondial sur le Mercure ? Le traité mondial sur le mercure, en cours de préparation, aura pour objectif de protéger l'environnement et la santé humaine. La mise en place de cet instrument se justifie du fait que le mercure est une substance toxique qui se disperse sur de longues distances dans l'environnement, et aucun pays ne pourrait agir seul pour résoudre cette problématique mondiale. Le contenu de ce traité s'articulerait principalement autour de la réduction voire l'élimination des sources anthropogéniques de mercure, de l'organisation du commerce international du mercure, de l'encouragement de meilleures techniques disponibles et des meilleures pratiques environnementales, du renforcement des capacités des pays en voie de développement et des pays à économie de transition et de la sensibilisation. Quelles seront les contraintes juridiques assignées aux pays? quels seront les financements d'un tel projet ? Le traité en projet imposera aux pays d'honorer leur engagement notamment le développement d'un projet national, de mise en œuvre du traité. Les pays développés s'engageront à soutenir les pays en voie de développement et ls pays à économie de transition. Actuellement, des ateliers de consultation internationale pour la mise en place de cet instrument international qui devrait être instauré en 2013, s'organisent régulièrement, un peu partout dans le monde et la SEEPOM participent à certains de ces rencontres régionale et internationale .