Le ministère de la Santé s'est finalement décidé à interdire la commercialisation des thermomètres à mercure. Une décision prise «par mesure de précaution et de protection de la santé publique». Le thermomètre à mercure cède la place au thermomètre électrique. Dans une circulaire en date du 6 octobre 2010, le ministère de la Santé a décidé le retrait des certificats d'enregistrement de ce type de thermomètre et l'interdiction de leur commercialisation. Une décision prise «par mesure de précaution et de protection de la santé publique, considérant la gravité des séquelles liées à l'utilisation des thermomètres à mercure et au vu de l'avis émis par la Commission nationale consultative de pharmaco-matério-réactovigilance et essais thérapeutiques», indique la circulaire. Cet instrument vient enfin d'être banni au Maroc alors qu'en France, la vente des thermomètres à mercure est interdite depuis 1998. On peut se demander pourquoi le ministère de la Santé a attendu tant d'années avant de prendre une telle décision vu les dangers que présente l'utilisation de cet instrument. L'utilisation du thermomètre à mercure peut être très dangereuse comme l'atteste la circulaire du ministère de la santé. «En cas de bris, ces produits occasionnent des rejets mercuriels susceptibles de causer des lésions traumatiques locales, des plaies cutanées et des intoxications en cas d'ingestion de mercure ou en cas d'inhalation des vapeurs du mercure». Le bris d'un thermomètre est responsable de lésions traumatiques locales (perforations...) et de plaies cutanées. Ces plaies sont bénignes tant qu'il n'y a pas de contact avec le mercure. Cela dit, dans le cas contraire, le contact entraîne une réaction inflammatoire et un risque toxique. L'autre risque est l'intoxication. Le thermomètre à mercure contient 2 grammes de mercure, soit 0,1 cm3. En cas de bris, le mercure est rejeté dans la pièce sous forme de gouttelettes glissantes et peut alors provoquer une intoxication. Ce risque provient de l'inhalation du mercure. L'intoxication se manifeste par des troubles respiratoires qui peuvent aller de la simple irritation à la détresse respiratoire et à des troubles rénaux et neurologiques. Dans ce cas précis, il faut éviter d'utiliser l'aspirateur. L'engin chauffe alors le mercure, le vaporise et contamine à nouveau d'autres pièces à chaque utilisation. ll est fortement conseillé de ramasser les gouttelettes en les faisant glisser sur un carton puis neutraliser par de la fleur de souffre ou du zinc et laisser agir pendant plusieurs heures. A noter que l'ingestion de mercure est bénigne la plupart du temps car le mercure est très peu absorbé dans le tube digestif, mais il peut y avoir des complications soit lorsque le mercure est piégé dans l'appendice, soit lorsque le mercure ingéré passe dans l'arbre respiratoire et entraîne alors des réactions inflammatoires. Il y a un peu plus de deux mois, le Centre antipoison du Maroc (CAPM) avait tiré la sonnette d'alarme sur l'utilisation de cet instrument et appelé à l'interdiction de sa commercialisation dans le dernier numéro de sa publication officielle «Toxicologie Maroc» du 3ème trimestre 2010. Le CAPM avait recommandé l'utilisation des thermomètres électroniques (frontaux, buccaux, anaux ou tympaniques).