Sept sièges au Conseil national dont deux femmes accordés au PSU et quatre sièges chacun pour le PPS et les Verts. «Fatihi est passé difficilement au Conseil national, ce qui baliserait le terrain pour Azzouzi pour un deuxième mandat», estime une source. La FDT a clos son troisième congrès, tenu les 26, 27 et 28 novembre à Bouznika. Les congressistes ont élu un Conseil national composé de 217 membres, dont huit réservés au secteur privé. «Ils devront se réunir dans les deux prochaines semaines pour élire le secrétaire général de la centrale», déclare Larbi Habchi, conseiller à la 2e Chambre. Mais, «dans l'ensemble, le congrès s'est tenu dans de bonnes conditions», résume-t-il. Toutefois et selon un source ayant assisté à la grand-messe, «le congrès risquait d'éclater suite à l'annonce d'une proposition par sa présidence de réserver une part de gâteau dans la composition du Conseil national à des sensibilités dites politiques». Il s'agissait en effet d'accorder 7 sièges, dont deux pour des femmes, aux 47 congressistes du PSU. Ces derniers se considèrent comme des dissidents de la tendance de ce parti affiliée généralement à la CDT. Dans une moindre mesure, des membres du PPS se sont vus accorder 4 sièges au dit conseil. Une adhésion chèrement payée. D'habitude, les militants du PPS sont affiliés à l'UMT. La stratégie d'ouverture de la FDT a bénéficié également aux Verts. Généreuse, la centrale leur a octroyé également 4 sièges. «Une générosité que la FDT risque de payer chère prochainement. C'est une bombe à retardement», avertit la même source. Abderrahmane Azzouzi, l'actuel SG de la FDT, sera-t-il reconduit dans ses fonctions ? Habchi répond par un lapidaire «Je ne sais pas !». En revanche, il a insisté sur le fait que sa centrale est «la seule qui a limité à deux les mandats du secrétaire général, avec quatre années pour chaque mandat». L'UMT marche également sur la même voie. Selon les confidences de certains membres de la commission préparatoire, le prochain congrès de cette centrale, prévu les 11 et 12 décembre, entérinera cette mesure. Dans les coulisses du troisième congrès de la FDT, le nom de Abdelhamid Fatihi, le président du groupe fédéral à la Chambre des conseillers et délégué syndical à Poste Maroc, circulait avec force comme éventuel successeur à Abderrahmane Azzouzi. Pour mémoire, ce dernier a accédé au secrétariat général de la FDT dans des conditions qui lui étaient totalement favorables : la maladie de Taieb Mounchid, le premier SG de la centrale, conjuguée au décès, en 2006, de son successeur légitime Abderrahmane Chennaf. Mais, toujours selon la même source, «Fatihi a été élu difficilement au Conseil national par les congressistes de son secteur». Ce qui baliserait le terrain pour Azzouzi en vue d'un deuxième mandat. Mounchid, assumant le rôle de patriarche, est plutôt favorable à accorder un deuxième mandat à Azzouzi. Parmi les anciens membres du Conseil national qui n'ont pas arraché une place dans la nouvelle équipe, figurent notamment Ahmed Balagh de l'OCP et Mohamed Benhammou de l'Enseignement. Congrès de la FDT Les retraités, une entité à part La question des retraités figurait parmi les points débattus lors de cette réunion de la FDT. «Le congrès a invité cette catégorie, importante d'un point de vue quantitatif, à s'organiser en une entité à part. C'est une première dans le milieu syndical marocain. A la FDT, nous avons eu le courage de discuter cette sensible question», souligne Habchi. Et d'ajouter que «cette organisation des retraités est une phase transitoire. Ils continueront à siéger dans les instances dirigeantes de la centrale. Mais, progressivement, ils devront céder la place aux salariés actifs». Pour mémoire, le projet de loi sur les syndicats prévoit également ce scénario. Un objectif qui devrait, s'il est atteint, chambouler le paysage syndical marocain, marqué par l'omniprésence des retraités dans la composition des directions des syndicats.