Manresa, ville millénaire, qui a conservé dans ses rues et ses monuments, l'empreinte d'une histoire traversée par les passés gothiques puis baroques, époques notamment représentatives de Catalogne, célèbre depuis le 4 novembre dernier la Foire méditerranéenne. Chaque jour, des spectacles musicaux, théâtraux, circassiens, animent les nombreux espaces de la ville, de 11 heures à deux heures du matin. Placés sous le signe de la Méditerranée, mer qui porte à travers son histoire, son aire géographique, ses multiples populations, un flot ininterrompu d'expressions et de formes artitistiques, comédiens, chanteurs, musiciens, acrobates catalans, occitans, andalous, turcs, marocains, algériens, palestiniens, italiens, balkaniques, offrent avec générosité et passion, un festival de spectacles, toujours plus surprenant et authentique. De vrais artisans, de belles âmes, issus de toutes les rives du bassin méditerranéen, fêtant d'une seule voix cette manifestation culturelle et artistique. La soirée du 5 novemdre dernier, a été à juste titre, marquée par l'interprétation forte et émouvante de la chanteuse palestinienne, Rim Banna. Une voix d'or, digne de la tessiture des divas orientales, alliant rythmes pop, rock, jazzy. Une présence, une artiste heureuse de chanter l'histoire de la Palestine, celle d'aujourd'hui, avec des titres dédiés à son frère, emprisonné ainsi qu'á l'une de ses amies, Sarah, disparue lors des derniers bombardements. Plus tard, ce fut au tour d'un groupe d'inspiration andalouse-orientale, au talent rare, d'enflammer l'une des nombreuses scènes de Manresa. Composé de six membres, Paloma Povedano, chanteuse andalouse, Dali Triki, joueur tunisien de kanoun, Goran Savic, Aleix Tobias, David Torjak, représentant les couleurs de Hongrie, de Serbie, de Catalogne et de Pologne, cette formation inattendue, pêchue, véritable choc sensoriel, nous a emporté aux racines de la rumba, et du flamenco. A retenir, à suivre, à promouvoir absolument ! Puisque les jours et les nuits ne s'arrêtent pas là à Manresa, le lendemain, la fête a encore battu son plein, avec la découverte de Franca Masu, originaire de la ville d'Alguer en Sardaigne. Débordante d'énergie communicative, chantant à la fois en catalan et en sarde, l'interprète italienne a conquis le public par la richesse de son répertoire jazzy et ses sons parfois arabisants. «Je ne sais pas d'où cela vient mais j'ai une fascination pour l'Orient et les pays arabes», confiait-elle au Soir échos. Et un bonheur en appelant un autre, c'est incontestablement, Kamel El Harrachi, fils de feu Dahmane El Harrachi, qui chantait Ya rayah en hommage à nos grands-pères exilés pour construire la France des annés 60, qui a été la star avec son orchestre de ces trois soirées. Sa musique, le Chaâbi algérien, a trouvé écho auprès de l'auditoire majoritairement catalan, très réceptif. «Je poursuis le chemin de mon père, en proposant ma propre expression», a-t-il déclaré au Soir-échos. En attendant amis lecteurs, un fuerte abrazo de Manresa…