L'opérateur téléphonique algérien Djezzy est désormais détenu par le Russe Vimpelcom. L'Egyptien Orascom est content du deal, mais l'Etat algérien ne l'entend pas de cette oreille. Les détails. L'opérateur téléphonique Djezzy est désormais sous contrôle russe après le rachat de 51,7% du capital de l'Egyptien Orascom Holding. Le russe Vimpelcom est à présent l'actionnaire principal de Djezzy, la filiale algérienne de Orascom Telecoms. Naguib Sawiris, le président de cette holding est soulagé. Au lendemain de l'accord conclu avec le Russe Vimpelcom, il ne cache pas sa satisfaction et se permet même un petit tacle à l'égard du gouvernement algérien, qui selon lui, a tout fait pour le bouter hors du pays. «Je suis moins enclin aujourd'hui à investir dans des pays où la situation serait susceptible de se reproduire. Je ne suis plus un jeune homme », a-t-il ainsi confié dans une interview à l'agence Reuters. Désormais, c'est à Vimpelcom, le nouvel actionnaire majoritaire d'OTA avec 51,7% du capital, de mettre fin au feuilleton Djezzy. Et le Russe a bien compris qu'il marchait sur des œufs. Lundi, dès la transaction signée et officialisée, il a bien pris soin de ne pas brusquer les autorités algériennes. « Nous sommes absolument ouverts à un accord avec le gouvernement algérien », a ainsi assuré son PDG, Alexander Izosimov. Depuis deux jours, l'accord qui se dessine serait, comme révélé dimanche par TSA, l'abandon par Vimpelcom de sa position majoritaire dans OTA pour ne rester actionnaire qu'à 49% en gardant le management de la société. Le PDG de Vimplecom n'a cependant aucune intention de brader Djezzy, « un actif intéressant et attractif », selon lui. Il s'est d'ailleurs déjà inquiété de la « probable faible compensation » que Vimpelcom pourrait obtenir de l'Etat algérien dans l'optique de la vente d'une partie de ses parts. Alors il compte bien sur la visite, mercredi 6 octobre, du président russe Dmitri Medvedev à Alger. Alexander Izosimov fera partie de la délégation d'hommes d'affaires russes qui accompagneront le président Medvedev. « Je ne peux commenter les sujets qui seront abordés par le président. Mais étant donné qu'il s'agit d'un des plus importants investissements d'une entreprise russe en Algérie, on peut supposer que la question sera discutée », a-t-il déclaré hier, mardi 5 octobre. Une manière de rappeler aux autorités algériennes, dans le cas où elles rechigneraient encore à se satisfaire de ce deal, que l'investissement de Vimpelcom n'est pas le seul dans la balance. En face, l'Etat algérien, qui n'entend pas céder aussi facilement du terrain, place aussi ses pions dans les négociations. Cette nouvelle donne « ne saurait remettre en cause les engagements déjà pris de céder OTA à l'Etat algérien », a ainsi déclaré, mardi 5 octobre, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi. « Ce sont deux opérations distinctes. La première concerne une transaction entre deux holdings internationales et la seconde concerne une procédure de cession de droits d'une société de droit algérien officiellement engagée entre les deux parties suite à la décision de l'Etat algérien d'exercer son droit de préemption prévu par la législation nationale sur les cessions d'actions de la société OTA envisagée par la société mère », a-t-il précisé. Pourtant, plusieurs éléments -l'arrêt de la procédure d'évaluation de Djezzy, les informations qui ont filtré sur ce deal de partage du capital à 51/49 en faveur de l'Etat- montrent qu'Alger a déjà cédé sur le principe.