Une absence qui sonne comme une riposte du chef du Parti popular à la lettre de Abbas El Fassi à l'occasion de la visite de Rajoy à Mélilia, le 16 septembre dernier. En l'absence du leader de la droite espagnole, c'est une délégation de second rang qui représente le PP. mohamed jaabouk L'Istiqlal accueille les 8 et 9 octobre à Marrakech les partis de l'Internationale démocratique du centre. Mais sans la présence de Mariano Rajoy, le leader de la droite espagnole, affirment des médias espagnols s'appuyant sur des sources au sein du PP. Ce sera alors, un sérieux revers pour la diplomatie partisane de l'Istiqlal. Une absence qui sonne comme une riposte du chef du Parti popular à la lettre de Abbas El Fassi à l'occasion de la visite de Rajoy à Mélilia, le 16 septembre dernier. Dans la missive du secrétaire général de l'Istiqlal, le ton était virulent et la condamnation était au centre de la lettre d'El Fassi. Avec notamment des propos du genre: «provocation» pour qualifier la visite de Rajoy au préside occupé de Mélilia, «rejet total» et de réclamer l'ouverture d'un dialogue entre le Maroc et l'Espagne afin de «mettre un terme à l'occupation de Sebta et Mélilia». Dans sa lettre, il a souligné à son homologue du PP qu'«au Parti de l'Istiqlal, nous exprimons notre profond regret et notre rejet total de cette visite provocatrice quels qu'en soient les motifs et les objectifs. C'est une visite qui constitue une atteinte criarde à la dignité et au sentiment national et porte préjudice aux sentiments profondément enracinés chez l'ensemble des composantes et catégories du peuple marocain». Et d'ajouter avec la même verve que cette visite «contraste avec l'esprit d'amitié et les principes de bon voisinage, de respect mutuel et d'amitié entre les royaumes du Maroc et d'Espagne, en plus du fait qu'elle est de nature à ternir le climat cordial qui prévaut entre les deux pays». Abbas El Fassi concluait en réitérant son appel : «Nous appelons à la nécessité de s'engager dans un dialogue serein et responsable en vue de mettre un terme à l'occupation des villes de Sebta et Melilia et des îles voisines spoliées, selon une vision d'avenir prenant en compte les intérêts communs des deux pays et la communauté de destin des deux peuples». La missive de Abbas El Fassi n'a reçu aucune réponse de la direction du Parti popular à moins de considérer l'absence du chef de la droite espagnole comme une réponse à la lettre du secrétaire géneéral de l'Istiqlal. Seul Mariano Rajoy, une fois à Mélilia, a tenu devant les journalistes qui l'accompagnaient lors de son déplacement à Mélilia, des propos empreints de diplomatie, mentionnant qu'il «ne voulait pas de polémique avec le Maroc» et ce qui unit le Maroc et l'Espagne est «plus important que ce qui les sépare». Des propos vite transformés en victoires par le quotidien L'Opinion qui titrait dans un article de son édition du 18 septembre dernier : «Mellilia occupée : Mariano Rajoy met de l'eau dans son vin». En l'absence du leader de la droite espagnole, c'est une délégation de second rang qui représente le PP. Elle comprend : Jorge Moragas, coordinateur de la présidence et des relations internationales du PP, connu pour ses positions en faveur du Polisario, il a d'ailleurs visité les camps de Tindouf en 2004, Ana Pastor, députée et responsable de la politique sociale, et Antonio Lopez-Isturiz, eurodéputé et secrétaire général du parti populaire européen (PPE). Réunion de Marrakech Le parti de l'Istiqlal a rejoint l'Internationale démocratique du centre en 2004. A l'image de l'International socialiste, elle regroupe des formations politiques dites de droite. L'Istiqlal appartient-il pour autant à cette catégorie ? Alors que ses principaux alliés politiques sont de gauche : l'USFP de Abdelwahed Radi et le PPS de Nabil Benabdellah. Si Mariano Rajoy, le chef du Parti popular espagnol, séchera le rendez-vous de Marrakech, la formation que dirige Abbas El Fassi pourra se consoler de la présence des représentants de 75 formations politiques qui font partie de l'Internationale démocratique du centre dont notamment celles de Pier Ferdinando Casini, le leader des démocrates chrétiens en Italie, David Bakradz, le président du Parlement de Géorgie, Gloria Arroyo, l'ancienne présidente des Philippines et Wilfred Martens, ex-Premier ministre belge.