Réagissant à la lettre que M. Abbas El Fassi, Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal, lui a adressée mercredi, (cf notre édition du 16 septembre), M. Mariano Rajoy, président du Parti Populaire espagnol (opposition) a, depuis Mellilia occupée où il effectuait jeudi sa visite fortement critiquée par l'Istiqlal, tenté de temporiser en soulignant devant la presse qu'il «ne voulait pas de polémique avec le Maroc», que les deux pays doivent «travailler ensemble»et que ce qui unit le Maroc et l'Espagne est «plus important que ce qui les sépare». Pour rappel, M. El Fassi avait qualifié ans sa lettre la visite de M. Rajoy de déplacement provocateur qui constitue «une atteinte aux sentiments profondément enracinés chez l'ensemble des composantes du peuple marocain» et qui «contraste avec l'esprit d'amitié et les principes de bon voisinage, de respect mutuel et d'amitié entre les Royaumes du Maroc et d'Espagne». Le patron de l'Istiqlal a également appelé à «un dialogue serein et responsable en vue de mettre un terme à l'occupation des villes de Sebta et Melillia et des îles voisines spoliées, selon une vision d'avenir prenant en compte les intérêts communs des deux pays et la communauté de destin des deux peuples». Quoi que ne marquant aucune avancée par rapport à la question de fond, les propos de M. Rajoy tenus à Mellilia ne sont pas dénués d'intérêt dans la mesure où ils semblent rechercher l'apaisement. L'exercice mérite en tout cas d'être considéré d'autant plus que le chef du PP s'exprimait devant un parterre comprenant, outre les journalistes, les membres du gouvernement local de Mellilia et les agents publics. Osons toutefois espérer que le ton adopté par le président du PP puisse déboucher sur une modération conséquente et sur de meilleurs sentiments à l'égard du Maroc, de ses droits historiques et des sentiments du peuple marocain. Il va sans dire qu'une nouvelle page de compréhension fondée sur la raison doit être ouverte dans l'intérêt compris et de l'Espagne et du Maroc.