Après la défaite aux élections législatives du 9 mars dernier et après plusieurs mois de crise interne, le Parti populaire espagnol a réélu Mariano Rajoy, un candidat conservateur qui va reconduire le PP dans la douleur. Le Parti populaire (PP) espagnol a réélu le conservateur Mariano Rajoy à sa tête, après des mois et des mois de tensions internes provoqués par l'obstination de M. Rajoy à s'accrocher à son poste malgré l'échec de la principale formation de l'opposition espagnole lors des deux dernières élections générales. Lors de la convention nationale du PP, Mariano Rajoy, 53 ans, a essuyé de violentes critiques de la part de son mentor José Maria Aznar. L'ancien chef du gouvernement espagnol redoute que les efforts de M. Rajoy pour attirer les centristes ne lui aliènent certains partisans conservateurs. De manière générale, les critiques de Rajoy lui ont conseillé de rester fidèle aux principes du PP et de maintenir une ligne dure d'opposition au séparatisme basque plutôt que de chercher à se rapprocher du centre. Rajoy a néanmoins reçu l'appui de 84% des presque 3.000 délégués présents à la convention de trois jours qui s'est ouverte vendredi, a indiqué Rita Barbera, maire de Valence et présidente de la réunion. Mariano Rajoy reste donc à la tête du PP et sera de ce fait le candidat officiel du parti aux prochaines élections générales en 2012. Pour le moment en tout cas, car nombreux sont ceux qui doutent qu'il puisse survivre politiquement si longtemps. Dans un discours prononcé avant le vote de samedi, Rajoy a appelé à l'unité du parti et du pays. «C'est ce que je veux: un parti au service de toute l'Espagne», a-t-il déclaré. «Je ne pense pas que ce parti doive changer ne serait-ce qu'une virgule de ses principes», a-t-il ajouté. Les plus fortes critiques, indirectes mais limpides, sont venues d'Aznar qui en 2003 avait choisi personnellement Rajoy pour prendre les rênes du PP et l'avait nommé à divers postes ministériels. «Nous ne gagnerons pas si nous croyons pouvoir ignorer ceux qui votent déjà pour nous car les votes n'appartiennent à personne, pas même à nous», a prévenu Aznar. «Nous devons être le parti que nous sommes, et non celui que nos adversaires aimeraient que nous soyons». Les conservateurs du PP se sont dits inquiets de ce que Rajoy ne soit en train d'abandonner ses principes en laissant une ouverture au dialogue avec les nationalistes basques qui veulent organiser un référendum en octobre. • Daniel Woolls (AP)