La Marocaine des Jeux et des Sports entame une nouvelle ère de son histoire. Avec un nouvel opérateur en place et bientôt une nouvelle gamme de jeux, la MDJS entre en lice dans une rude concurrence avec ses deux rivaux : la Loterie Nationale et le Pari mutuel urbain marocain (PMUM). Le DG de la MDJS a accueilli le Soir échos pour faire part de l'actualité de cette structure publique. De nouveaux terminaux de jeux sont installés dans les points de ventes du royaume. Les équipements de l'ancien opérateur américain, OTT, ont tous été débranchés, laissant place à ceux de la société grecque Intralot qui prennent d'ores est déjà du service. A la Marocaine des Jeux et des Sports (MDJS) ont est très satisfaits de la transition qui, au passage, s'est très bien déroulée. On s'attend également à beaucoup de réalisations de la part du nouveau-venu. La MDJS ne compte pas uniquement sur les réalisations qu'Intralot s'est engagée à réaliser. De grands chantiers et projets attendent Younès El Mecharfi, DG de la MDJS. Depuis 9 mois qu'il occupe ce poste, le contrat avec Intralot n'était pas son seul défi. En effet, El Mecharfi et son équipe s'attellent à d'autres projets qui feront sans doute de la MDJS le partenaire par excellence du sport national. La quinquagénaire fait peau neuve En 2012, la Marocaine des Jeux fêtera son 50e anniversaire. En dépit de son âge, cette structure publique ( 90% propriété de l'Etat et 10% de la CDG) reflète toujours l'image d'une société peu connue. Ainsi, le management de la MDJS a enclenché un long processus pour lever le voile sur ses activités. A partir du mois de septembre, la société communiquera plus fréquemment. Et pour commencer, la MDJS s'offre une nouvelle identité visuelle, lancée il y a six mois plus tôt, lors de la Caravane des Sportifs, la nouvelle identité visuelle de la MDJS sera mise en exergue pour refléter le dynamisme et la modernité de l'entreprise. Cette nouvelle politique marque le coup d'envoi d'une série de mesures visant à accroître la présence de la MDJS dans les manifestations sportives et sponsorisera, de ce fait, plusieurs événements. Par ailleurs, à la MDJS, le potentiel humain est placé au cœur du développement de la société. En effet, la direction de la MDJS prône le management participatif et ambitionne de créer une «culture du jeu» afin d'obtenir l'adhésion de tous. Pour concrétiser cette ambition, Cap 50. Pour El Mechrafi il s'agit un projet fédérateur des énergies et compétences de la MDJS pour atteindre les objectifs fixés à l'horizon 2012 (voir l'entretien ci dessous). Jouer, promeut le sport national En s'érigeant en tant que partenaire du sport national, la MDJS s'engage ainsi à le promouvoir. Mais elle doit également se donner les moyens pour être une structure rentable et solide financièrement. D'ailleurs, le contrat signé avec l'opérateur grec Intralot vise à rehausser l'activité et à réaliser des bénéfices plus élevés. Dans ce sens, El Mechrafi nous confie que le contrat avec les Grecs d'Intralotv a économiser 300 millions de DH à la MDJS sur les frais de commission. «Intralot est payée par commission sur vente. Elle perçoit une commission beaucoup moins élevée que ce qui avait été convenu dans le contrat avec OTT. Ces derniers percevaient une commission de 13,5% avant d'être revue à la baisse pour atteindre 10%, ce qui restait tout de même élevé», nous a-t-il indiqué. On l'aura compris, la MDJS applique les règles de bonne gouvernance pour augmenter sa rentabilité et gagner sa place dans le classement des acteurs du jeu national. Surtout que la concurrence est très rude avec ses principaux rivaux : la Loterie Nationale et le PMUM. Avec sa gamme actuelle de jeux composée de Toto Foot, Cote & Foot, Chrono et autres jeux dits instantanés ou jeux de grattage, la MDJS doit redoubler d'efforts pour gagner plus de parts de marché. Au titre de l'année 2009, elle a occupé la seconde position en terme de réalisations avec un chiffre d'affaires de 800 millions de DH, devançant ainsi la Loterie Nationale qui s'est contentée de 560 millions de DH. Tandis que les jeux du Pari mutuel Urbain Maroc (PMUM) restent sans conteste les plus prisés par les Marocains avec 4 milliards de DH de chiffre d'affaires en 2009. Les paris du PMUM séduisent donc plus les joueurs, alors que l'engouement pour les jeux de la MDJS semblent s'essouffler. C'est là qu'interviendra Intralot. Avec le lancement de nouveaux jeux, la MDJS compte consolider sa part de marché et table, pour les 5 prochaines années, sur un taux de progression annuelle moyen de 18%. Les dames se prendront-elles au jeu ? A l'issue de la signature du nouveau contrat avec Intralot, une multitude de changements seront introduits. Outre le développement du réseau, l'opérateur grec devra concevoir une nouvelle gamme de jeux, dont les jeux e-ligne et les jeux sur mobile. Cette nouvelle devrait ravir les passionnés de jeux qui hésitent encore à franchir le pasen se vendant aux points de ventes et, en particulier, les femmes. Selon une étude menée récemment par la MDJS, 14% de la population sont des joueurs, 33% sont des joueurs potentiels et 52% sont réfractaires. La MDJS compte donc exploiter le potentiel des 47% ouvert aux jeux. El Mechrafi nous indique que la gente féminine constituera une cible potentielle des nouveaux jeux qui seront lancés. A ce titre, il sera prochainement possible de parier sur plusieurs sports en même temps et ce, avec un bulletin unique, nous annonce El Mechrafi. La récente adhésion de la MDJS à European Lotteries Sports, lui permettra aussi de tisser des liens étroits avec ses homologues internationaux, bénéficiant ainsi de leur expertise et, pourquoi pas, lancer des jeux ou un super pactole en commun ? Interview avec Younes El Mechrafi, DG de la MDJS «L'objectif sur les cinq prochaines années d'exploitation consiste à générer plus de 1,5 milliard de DH au profit du sport national» Depuis le 7 juillet dernier à minuit, le nouvel opérateur grec Intralot a pris en charge toute la gestion des jeux, en remplacement de la société américaine GTECH. Le 8 juillet, les transactions sur le nouveau système ont été correctement enregistrées avec des programmes Cote et Foot et Toto Foot enrichis et offrant aux joueurs une diversité de championnats et un nombre plus important de matchs. Par ailleurs, d'autres jeux en ligne seront offerts avant la fin de l'année (internet, GSM) après l'expérimentation réussie par la MDJS lors de la coupe du monde de football qui a vu le lancement de jeux en ligne sur notre nouveau portail institutionnel (www.mdjs.ma). En outre, au vu de ses obligations contractuelles, Intralot est amenée à renforcer, à l'aide de plus de 400 nouveaux points de ventes, le réseau de ventes actuel (constitué d'environ 1200 PDV) d'ici au 1er janvier 2011, et doit atteindre à terme le nombre de 4.500 magasins. Nous attendons, de ce fait, une augmentation conséquente de notre chiffre d'affaires. Ainsi, pour les 5 prochaines années d'exploitation, la MDJS table sur un taux de progression annuelle moyen de 18%, supérieur au taux de croissance du marché qui est de 11%. Ceci nous permettra de générer plus de 1,5 milliard de dirhams au profit du sport national sur les 5 prochaines années d'exploitation. Je voudrais rappeler que la Marocaine Des Jeux et des Sports (MDJS) est une institution qui existe depuis 1962 avec comme mission principale de contribuer au développement du Sport national. Suite à ma nomination, j'ai défini une stratégie en adéquation avec celle du ministère de la Jeunesse et des sports, notre ministère de tutelle, tout en tenant compte de la mission première de la société qui consiste à financer le sport national et en mettant en place un style de management moderne mêlant management participatif et direction par objectifs. La mobilisation de la MDJS autour d'un projet fédérateur dit CAP 50, lancé en mars 2010, constitue un volet important de cette stratégie. Il s'agit de faire émerger une culture d'entreprise spécifique à la MDJS, de mobiliser les collaborateurs autour d'un projet fédérateur et ce afin de créer une dynamique autour des nouvelles orientations stratégiques définies. Ce projet a pour but de relever un certain nombre de défis visant à repositionner l'entreprise au rang qu'elle revendique, à savoir le premier partenaire finançant le développement du sport et a lui d'entreprise citoyenne par excellence, reconnue pour la promotion du fair-play comme pour son implication et son rôle social autour du sport. Cap 50, qui viendra couronner notre cinquantenaire en 2012, est bâti sur 5 piliers. Le premier consiste à développer du chiffre d'affaires et consolider nos parts de marché. Le second pilier repose sur la mise en place d'une stratégie d'innovation « produit » basée sur la diversification, la fidélisation et la gestion de la relation client. Le troisième pilier est relatif à la promotion du rôle citoyen de la MDJS et l'accompagnement de la réalisation de la vision de la MDJS. Cap 50 repose également sur le développement des partenariats institutionnels avec les acteurs majeurs du monde du sport (opérateurs, médias spécialisés,…). Enfin, l'amélioration de la performance opérationnelle de la MDJS, grâce notamment à la maîtrise des risques, à la mise à niveau du système d'information et à une organisation en ligne avec la stratégie, est aussi un des piliers du projet. Mais il faut souligner que Cap 50 comporte également un volet «valorisation du Capital Humain» qui est extrêmement important. Je profite ainsi de l'occasion pour rendre hommage à l'ensemble de l'équipe qui a fait preuve d'énormes engagements durant la phase de préparation de la transition vers le système d'Intralot.