Le chiffre d'affaires du secteur a enregistré une progression annuelle de 5,59% pour s'établir à 20,85 milliards de dirhams. Le résultat net en 2009 s'est inscrit en baisse de 5,67% pour se situer à 30,93 milliards de dirhams. Le marché marocain de l'assurance a pu maintenir le cap face à la crise financière internationale en 2009. En atteste l'apport du secteur au financement de l'économie, qui a évolué de 8,78% passant de 6,17 milliards en 2008 à 7,39 milliards de dirhams une année plus tard. En témoigne également le chiffre d'affaires qui a enregistré une progression annuelle de 5,59% pour s'établir à 20,85 milliards de dirhams contre 19,75 milliards. C'est du moins ce qui ressort du rapport d'activités des entreprises d'assurances et de réassurances au Maroc que vient de publier le ministère des Finances. L'expansion affichée par le secteur est redevable essentiellement aux opérations non vie (68,14% du total) dont les primes émises se sont accrues de 7,71% grimpant ainsi de 13,1 milliards de dirhams au terme de l'exercice 2008 à 14,2 milliards un an après. Alors que les opérations vie et capitalisation, représentent 31,86% du total n'ont avancé que de 1,31% se situant ainsi à 6,6 milliards de dirhams au lieu de 6,5 milliards de dirhams. Quant aux acceptations en réassurance, elles ont vu leur chiffre d'affaires s'améliorer de 21,7% pour se fixer à 131,50 millions de dirhams, répartis entre les acceptations vie (75,49 millions DH) et celles non vie (56,02 millions DH). Dans le détail et concernant le pôle vie, la ventilation des émissions entre les catégories laisse dégager une prédominance des assurances individuelles s'adjugeant 71,86% du total des émissions avec un montant de 4,7 milliards de dirhams contre 4,8 milliards de dirhams en 2008. Les assurances groupes dont la part dans le total des émissions est de 28,14% ont connu par contre une légère appréciation s'établissant ainsi à 1,8 milliard de dirhams au lieu de 1,7 milliard de dirhams. La répartition des émissions des assurances vie et capitalisation par nature de garantie laisse apparaître une forte prépondérance en cas de vie (66,21%), en cas de décès (26,09), mixte (0,47%) et capitalisation (7,24%). «Au titre de l'exercice 2009, les opérations des assurances-vie et capitalisation ont dégagé une marge d'exploitation déficitaire de 612,72 millions de dirhams», note-t-on. S'agissant des assurances non vie, la structure de la répartition des primes d'assurance montre que l'essentiel des émissions émane des catégories d'assurances véhicules terrestres à moteur, qui revendiquent la part du lion, soit 46,41% avec un montant de 6,5 milliards de dirhams. Suivi respectivement par les émissions Accidents corporels-Maladie-maternité (18,47%), Accidents du travail et Maladies professionnelles (12,89%) et Transport (4,99%). Le segment «Accidents corporels-Maladie-maternité» a pu améliorer son chiffre d'affaires passant ainsi de 2,4 milliards de dirhams à 2,6 milliards de dirhams sur la même période de référence. Le segment «Accidents du travail et Maladies professionnelles» suit la même trajectoire ascendante en affichant un chiffre d'affaires de 1,8 milliard de dirhams au lieu de 1,6. Quant à celui du Transport, son chiffre d'affaires a en outre enregistré une légère baisse pour tomber à 708 millions de dirhams au lieu de 787. «Les opérations non vie ont dégagé en 2009 une marge d'exploitation excédentaire de plus de 1 milliard de dirhams contre 325,29 millions un an auparavant», peut-on lire dans le document. Fragilités techniques Par ailleurs, le résultat net du secteur en 2009 s'est inscrit en baisse de 5,67% pour se situer à 30,93 milliards de dirhams, selon le Centre marocain de conjoncture(CMC). Ce dernier a mis le point sur un certain nombre de fragilités dont pâtit encore le secteur justifiant ainsi la mise en place du contrat-programme (2009-2014). Les conjoncturistes ont identifié des fragilités au niveau des fondamentaux techniques en assurance-non vie en raison de la dépendance vis-à-vis des aléas du marché boursier sans oublier les procédures d'indemnisation souvent litigieuses. Il s'agit également de la marginalisation de l'assurance-vie et la faible couverture du secteur (2,8% du PIB). «Ces fragilités risquent d'être aggravées par les changements du cadre réglementaire à savoir le basculement vers l'Assurance-maladie obligatoire(AMO) des assurés du secteur privé qui constitue un véritable manque à gagner, l'extension de l'AMO aux soins ambulatoires… et enfin l'ouverture du secteur à des assureurs étrangers dans le cadre de l'accord de libre échange avec les Etats-Unis», argumentent les économistes du CMC.