* Le bénéfice cumulé des banques au terme de l'exercice 2005 est inférieur à celui enregistré en 2004 : de 3,47 milliards de DH, il passe à 2,1 milliards. * Le niveau des créances en souffrance a été réduit de 9,3% à 43,6 milliards de dirhams en 2005. Bank Al-Maghrib vient de publier son rapport annuel sur le contrôle, l'activité et les résultats des établissements de crédit. Il ressort ainsi du rapport que le nombre d'établissements de crédit, qui s'élève à 52 à fin 2005, est en baisse continue, favorisée notamment par les mouvements de concentration au sein du secteur bancaire. Cela n'a pas pourtant eu un impact notable sur la structure du capital du secteur bancaire. En effet, l'actionnariat public était majoritaire dans 4 banques, avec des parts variant de 70 à 100%, alors que 5 banques étaient contrôlées majoritairement par des intérêts étrangers qui disposaient de participations oscillant entre 52 et 100%. «L'actionnariat étranger était également significatif dans quatre autres banques avec des proportions allant de 12% à 30%», souligne le rapport. Au niveau des sociétés de financement, «l'actionnariat étranger était majoritaire dans huit sociétés et l'actionnariat public dans quatre», note la même source. Reste que l'environnement est marqué par une concurrence de plus en plus acerbe, se traduisant par une agressivité commerciale visible à travers la stratégie de couverture du territoire national adoptée par les institutions bancaires. Ainsi, si en 2004 le nombre de guichets bancaires permanents était de 85, il a atteint 190 en 2005, portant le nombre total de guichets à 2.223, en hausse de 9%. Ce réseau bancaire, dont la région du Grand Casablanca, avec 12,1% de la population totale du Maroc, accapare la plus importante part (un guichet pour 5.050 habitants contre 5.586 en 2004), est complété par celui de Barid Al-Maghrib qui compte à lui seul 1.673 guichets. Cette politique de développement du réseau s'est par ailleurs étendue au-delà des frontières marocaines, histoire de se rapprocher davantage des MRE et d'offrir un service de proximité. A fin 2005, le réseau des banques à l'étranger était formé de six filiales, 14 agences et succursales et 58 bureaux de représentation. Activité des banques A fin 2005, l'activité des banques a sensiblement progressé par rapport à 2004, grâce surtout à «l'accroissement des crédits liés notamment à l'essor de prêts immobiliers et au financement d'opérations exceptionnelles de privatisation, ainsi qu'à l'augmentation des dépôts de la clientèle favorisée par l'élargissement du réseau bancaire». Ainsi, le total bilan cumulé ressort à 455,8 milliards de dirhams, en hausse de 10,8% par rapport à 2004. L'activité de crédit constitue la principale composante de la structure des emplois des banques, avec une part qui a augmenté de 0,7 point à 49,4%. En parallèle, la structure des ressources bancaires reste largement dominée par les dépôts à la clientèle, avec une part de 81,4%, en hausse de 2,3 points. La hausse de l'activité bancaire ne s'est pas accompagnée, par contre, d'une augmentation des créances en souffrance. Bien au contraire, ces dernières se sont inscrites en baisse, grâce au processus d'assainissement des portefeuilles de crédits initié par les établissements bancaires. De ce fait, le niveau des créances en souffrance a été réduit de 9,3% à 43,6 milliards de dirhams, ramenant ainsi le taux de risque de 19,4 à 15,7% à fin 2005 et à 14% à fin mars 2006. En parallèle, le taux de couverture des créances par les provisions s'est amélioré pour s'établir à 67% contre 59%. Au niveau des banques commerciales, les créances en souffrance se sont élevées à 21,1 Mds de DH, soit un taux de risque de 9,6% contre 12,4% en 2004. Le taux de couverture de ces créances par les provisions s'est élevé à 74% contre 72,2%. Les créances en souffrance des banques publiques spécialisées, quant à elles, ont totalisé 22,5 milliards de dirhams, soit un taux de risque de 38,3% contre 43,7% en 2004. Le taux de couverture de ces créances par les provisions s'est élevé à 60,7% contre 46,8%. Bonne progression des résultats Le produit net bancaire (PNB) cumulé de l'ensemble des banques s'est inscrit en hausse de 8,5% à 19,9 milliards de dirhams. «Cette progression est liée à l'accroissement en volume tant de la marge d'intérêt que de la marge sur commissions, le résultat des opérations de marché étant inscrit en baisse», souligne le rapport. Ainsi, la marge d'intérêt, représentant 80,4% du PNB, a augmenté de 8,8% à 16 milliards de dirhams, tandis que la marge sur commissions s'est chiffrée à 2,4 milliards de dirhams, marquant une hausse de 11,6%. A l'inverse, le résultat des opérations de marché ressort à 1,5 milliard, en baisse de 9,4%, en raison de la diminution de 37% des résultats des opérations sur titres de placement. Concernant les banques commerciales, le PNB a progressé à un rythme moins soutenu qu'un an auparavant. Il s'est élevé à 17,4 milliards de dirhams, en hausse de 5,3% contre 7,4% en 2004. «Cette augmentation résulte de l'accroissement de la marge d'intérêt de 5,6% à 13,7 milliards, de la hausse de la marge sur commissions de 10,8% à 2,2 milliards; le résultat des opérations de marché, quant à lui, a reculé de 13,7% à 1,4 milliard de dirhams», souligne le rapport de BAM. Le PNB des banques publiques spécialisées, quant à lui, a atteint 2,6 milliards de dirhams, en hausse de 37%. Si plusieurs banques ont enregistré des bénéfices en nette amélioration, il n'en reste pas moins que, globalement, le bénéfice cumulé des banques au terme de l'exercice 2005 est inférieur à celui enregistré en 2004. En effet, le résultat net global des banques s'est chiffré à 2,1 milliards de dirhams contre 3,47 milliards en 2004. Celui des banques commerciales a progressé de 38% à 4,7 milliards de dirhams. Quant aux banques publiques spécialisées, elles ont dégagé une perte de 2,5 milliards contre un bénéfice net de 87 millions de dirhams en 2004. Par ailleurs, la rentabilité des actifs et celle des fonds propres de l'ensemble des banques s'établissent respectivement à 0,46% (0,84% en 2004) et à 5,97% (11% en 2004). Celles des banques commerciales se sont élevées respectivement à 1,2% et à 14,1%. Sur base consolidée, le total bilan consolidé de six groupes bancaires a augmenté de 17% à 430,5 milliards de dirhams. Le produit net bancaire s'établit à 19,5 milliards de dirhams, en progression de 7,9 %, tandis que le résultat net global atteint 5,1 milliards de dirhams, en hausse de 62% par rapport à l'année précédente.