Fortes des efforts fournis en matière de produits offerts et de la hausse du nombre de clients bancarisés, mais aussi de certains éléments internes, les banques marocaines affichent leur bonne mine sur leurs résultats semestriels. S'il y a bien un secteur qui a empoché des gains considérables à l'issue du premier semestre de cette année, c'est bien le secteur bancaire. Ayant relevé son bénéfice net cumulé de 42%, par rapport au premier semestre de l'année 2006, les banques ont cumulé 4,8 milliards de bénéfices grâce à «l'amélioration de leur produit net bancaire et à la réalisation de plus-values exceptionnelles », souligne Bank-Al-Maghrib dans son analyse des résultats semestriels du secteur bancaire. Cette performance signée par les banques est, d'ailleurs, couronnée par l'amélioration respective des autres ratios. Dans ce sillage, le produit net bancaire des établissements financiers, porté par un volume d'activité en évolution de « +22,7% », s'est inscrit en hausse de 20,9% à 13,164 milliards de dirhams. Cette amélioration du PNB est adossée à l'amélioration «de la marge d'intérêt, la marge sur commissions et du résultat des opérations de marché», indique la même source. Et d'ajouter que «ce dernier a été marqué par la réalisation, par une banque, d'une plus-value exceptionnelle sur la cession de son portefeuille d'actions propres». Néanmoins, si cet élément venait à être écarté, le PNB perdrait de ses points pour se contracter jusqu'à 14,5%. En outre, cette plus-value exceptionnelle n'a pas impacté que le PNB. Elle a aussi tiré à la hausse le résultat des opérations de marché qui s'est relevé de près de 59%, en amélioration de 747 millions de dirhams pour atteindre 2 milliards de dirhams à fin juin 2007. «Toutefois, corrigé de l'impact de cette opération exceptionnelle, le résultat sur opérations de marché n'a enregistré qu'une progression de 3,7% et sa proportion dans le PNB est ramenée à 10,6%», indique la banque centrale. Autre élément percutant. Les marges. Celle sur l'intérêt des banques s'est hissée considérablement pour atteindre 9 milliards de dirhams, soit une progression de 10,5% ou une hausse de 852 millions de dirhams. bémol. La part de cette marge dans le produit net bancaire du secteur persiste dans son repli, marquant 73% contre 76% à fin juin 2006. La marge sur commissions, elle, a évolué de 22,9%, ou 297 millions de dirhams, pour atteindre 1,6 milliard. En terme de charges, «les charges générales d'exploitation se sont chiffrées à 5,6 milliards de dirhams en progression de 540 millions de dirhams soit 10.6%. Leur progression à un rythme moins élevé que celui du PNB a permis de faire reculer le coefficient d'exploitation à 42.7% à fin juin 2007, contre 46.6% à fin juin 2006 et 48.4% au terme de l'année 2006», souligne Bank Al-Maghrib. par ailleurs, le résultat brut d'exploitation a renforcé encore plus sa cadence haussière, s'étant relevé de 38,4% contre les 21,4% enregistrés une année auparavant. Cela est dû à la progression du résultat des immobilisations financières, «notamment la constatation par une banque d'une plus-value exceptionnelle sur la cession de ces immobilisations», indique BAM. D'autre part, les banques ont perçu les fruits du process d' «assainissement des portefeuilles de crédit des banques et de la régularisation des insuffisances de provisionnement», et ce, au niveau des dotations nettes aux provisions sur créances en souffrances. Celles-ci se sont appréciées d'environ 12%, atteignant ainsi 969 millions de dirhams contre 860 millions à la même période de l'exercice précédent. De manière plus soutenue, les reprises de provisions sur créances en souffrance se sont hissées de 104% , liées à certaines opérations de recouvrement. BAM affecte de fait cette évolution «suite au dénouement de certains dossiers de crédits importants et à l'accroissement des passages en pertes sur créances irrécouvrables de 1,2 milliard de dirhams dont environ 720 millions de dirhams ont concerné la radiation de créances en souffrance anciennes». A souligner, enfin, que la marge bancaire globale a maintenu son rythme à 4,6%, semblable au résultat noté à fin juin 2006.