Le nouveau bureau a été constitué le lendemain de l'annonce de l'annulation des élections par l'ancien président. Le nouveau bureau brandit la carte de la légalité. Il rejette les griefs formulés à son encontre. N ouveau rebondissement dans l'affaire des élections du 27 juin pour le renouvellement de la moitié du bureau du Conseil régional des pharmaciens d'officine du sud (CRPOS). Quatre jours après l'annonce de l'annulation de ces élections par le président du Conseil régional, Ilias Kabbaj, suite aux «dysfonctionnements» relevés par la Commission électorale chargée de l'organisation et du suivi de ce scrutin, un communiqué de cette instance, daté du 23 juillet 2010, annonce la constitution du nouveau bureau. Le document est signé, cette fois-ci, par le nouveau président Ahmed Marmech. Que s'est-il passé ? Sur quelle base légale ce nouveau bureau s'est-il constitué ? Interrogé par le Soir échos, Ahmed Marmech a tenu d'emblée à préciser que «la décision de l'annulation des élections appartient aux tribunaux et non au Conseil régional des pharmaciens». Et d'ajouter: «lors de la proclamation des résultats par le président de la commission et à la surprise générale, Ilias Kabbaj présente sa démission du CRPOS devant l'assemblée générale et la remet au président de la commission. Depuis, nous avons attendu la formation normale du nouveau bureau, toutefois, l'ancien conseil n'a pris aucune initiative à cet effet». Pour assurer la continuité du fonctionnement du CRPOS, qui est un prolongement de l'administration, renchérit Jamal Alaoui Lahoussine, secrétaire général du Conseil régional. les membres nouvellement élus et les membres restants ont décidé de procéder à la formation du bureau. Une réunion a été ainsi tenue le 20 juillet, le lendemain de l'annonce de l'annulation des élections par l'ancien président Ilyas Kabbaj, rassemblant 10 membres titulaires sur 16 que compte le CRPOS (Le conseil est composé de 22 membres dont 16 titulaires et 6 suppléants). «Les convocations ont été adressées aux 16 membres. 10 personnes ont assisté. Le quorum est ainsi atteint. Nous avons alors procédé à la constitution du bureau. Notre démarche est légale», souligne Jamal Alaoui Lahoussine. Contacté à maintes reprises par le Soir échos, Ilyas Kabbaj est resté injoignable. Par ailleurs, interrogé sur les «dérapages» qui ont entaché les élections, Ahmed Marmech rejette catégoriquement ces griefs formulés par les professionnels et même par la commission électorale. Le rapport de la commission, dont le Soir échos détient une copie, souligne clairement que des «dysfonctionnements» et des «transgressions» ont été enregistrés. «Ces transgressions ont été même relevées lors des élections de 2005, qui ont été annulées par le tribunal de Casablanca», lit-on dans le rapport signé Tariq Raqi, rapporteur de la Commission. «Nous ne disposons pas de ce document. Le seul rapport que nous avons est celui de l'huissier de justice dans lequel il souligne que séance tenante, aucune réserve ni réclamation ni opposition n'ont été formulées le jour de la proclamation des résultats», réplique Ahmed Marmech. De son côté, Abdelhalim Chaouki, candidat à ces élections et ancien conseiller, qui a déposé plainte au Tribunal de première instance de Casablanca dans laquelle il dénonce les «dysfonctionnements» et «dérapages» lors du scrutin, tire à boulets rouges sur le nouveau bureau. «Le nouveau bureau n'a aucune légitimité pour la simple raison que le quorum n'a pas été atteint. Je m'explique. La sentence de la Cour d'appel de Casablanca concernant les élections de 2005 est l'annulation. Elle a été prononcée en 2010. Mais, elle n'a pas été exécutée. Selon la loi, le nombre exact des membres titulaires du bureau est de 8 et non 16. Les élections se font tous les deux ans pour renouveler la moitié du bureau», explique-t-il. Selon ce dernier, le Tribunal de première instance de Casablanca a fixé la première audience au 16 septembre prochain. La procédure risque de prendre du temps pour se prononcer sur la question. C'est pourquoi ce professionnel a écrit au ministère de la Santé et au SGG (Secrétariat général du gouvernement). Il les interpellent pour intervenir en vue de sauver la profession, qui selon lui, est en train d'agoniser. Que disent les «gardes de la Santé» ? «Aucun écho», déplore Abdelhalim Chaouki.