Entre l'UGTM et l'UNTM, l'heure est à «la coordination stratégique». …Le milieu syndical étant ce qu'il est, de nombreux communiqués et comités de coordination pour peu de résultats sur le terrain. C'est le politique qui prime et qui tire d'ailleurs les ficelles. Et dans l'annonce de coordination stratégique, le politique y est fortement présent. Le PJD et l'Istiqlal ont initié, depuis le coup d'épée dans l'eau de Chabat interdisant la commercialisation des boissons alcoolisées dans la médina de Fès, une phase de rapprochement. Depuis lors, les deux formations ne cessent de se jeter mutuellement des fleurs. Chabat, le secrétaire général de l'UGTM, parfaitement dans son rôle de chantre de ce rapprochement avec le PJD, se permet de critiquer avec virulence le PAM. Chose qui ne peut que satisfaire le parti islamiste. De leur côté, les PJDistes renvoient l'ascenseur aux Istiqlaliens. Agacés par la teneur des droits d'informer des conseillers du PAM à la 2e Chambre, le PJD vole au secours de l'Istiqlal et ne cesse d'exprimer son rejet de l'usage que font les PAMistes de ce droit inscrit dans le règlement interne de la Chambre des conseillers (article 128). Lundi, Habib Choubani, député du PJD, a tiré à boulets rouges sur les droits d'informer du PAM. Un soutien en somme clair au gouvernement de Abbas El Fassi contre les attaques d'un parti qui, plus est, occupe les mêmes bancs que le PJD au parlement. Sous d'autres cieux, l'information choque mais chez nous elle est presque normale, tant la lisière séparant l'opposition de la majorité s'est rétrécie. Dans la série des flirts entre le PJD et l'Istiqlal, la presse des deux parties contribue à cet élan de rapprochement. Lundi, le quotidien Attajdid a défendu le journal Al Alam dans sa critique du festival de Casablanca. Une position d'ailleurs dénoncée par Al Ahdath Al Maghribia. Dans le communiqué annonçant la coordination entre l'UGTM et l'UNTM, le «rapprochement des référentiels» est cité comme une base de cette alliance. Le conservatisme unit l'Istiqlal et le PJD.