Fougueux et emportés. On aura traité les jeunes de tous les noms. Cette fois, les (im)pertinents se rebellent. «Impertinents ?». La question est lancée telle une provocation par les organisateurs des journées de la jeunesse marocaine (JJM), à savoir les membres de l'Association des marocains aux grandes écoles (AMGE). La 3ème édition du colloque, qui aura lieu les 14, 15, et 16 mai prochains à la Maison du Maroc de Paris, se distingue à nouveau par la qualité et le foisonnement des sujets qui seront abordés lors des conférences et tables rondes. Regard neuf sur l'actualité Youssef Ahizoune, coordinateur de l'édition 2010, nous en dit plus : «Il sera question entre autres de la programmation télévisuelle marocaine, du développement durable et de croissance verte, des défis de notre société civile, du rôle des politiques ou même d'une question que les jeunes diplômés ici se posent souvent à l'issue de leurs études». Rafraîchir les grands thèmes sur lesquels s'interrogent les adultes en y apportant un regard jeune, nécessairement plus critique. Telle est l'idée de ces journées. Comme annoncé par Mohammed Fassi-Fehri, coordinateur des JJM, «des étudiants qui préparent puis modèrent les débats et une large place est faite aux questions du public». De nombreuses personnalités marocaines seront donc présentes à la ville des lumières. Aïcha Ech Chenna (présidente de Solidarité féminine), Kamal Lahbib (membre fondateur de Transparency Maroc), et Ali Bouabid (homme politique) soutiendront la lutte de la société civile marocaine, pendant que Hamid Benlafdil (directeur du Centre régional d'investissement de Casablanca) et Fouad Laroui (économiste et écrivain marocain) évoqueront l'entrée périlleuse des jeunes dans le marché du travail. Il serait cependant regrettable que ces débats se transforment, comme souvent, en dialogue bilatéral entre intervenants. Les «impertinents» de l'AMGE rassurent. «Nous faisons attention à ce que ces débats ne tournent pas au rendez-vous d'experts ou d'initiés mais qu'ils restent accessibles aux jeunes sans rien sacrifier de leur substance». Il s'agit de donner aux jeunes l'occasion d'exprimer leur point de vue sur leur pays, en direct du vieux continent. Youssef Ahizoune : Coordinateur des JJM (Journées de la jeunesse marocaine) Les Echos quotidien : La décision des jeunes étudiants marocains de rentrer au Maroc, une question de plus en plus récurrente ? Youssef Ahizoune : Tout à fait. Il faut garder à l'esprit pour comprendre ces choix que la crise financière et économique ici en Europe a profondément agi sur la décision de rentrer au Maroc après les études ou pas, pour la raison simple que certains ont eu du mal à trouver un emploi à l'issue de leurs études. En même temps, les opportunités d'emploi au Maroc se sont multipliées et appréciées grâce au dynamisme de notre économie. Cet échange sera animé par des professionnels des ressources humaines. L'environnement est également à l'ordre du jour... C'est pour nous l'occasion de comprendre un peu mieux les choix du Maroc en termes d'écologie et de développement durable. L'actualité est très riche sur ce sujet ces derniers temps et il faut dire que les jeunes ici sont un peu perdus. Il ne suffit pas qu'une entreprise communique sur sa politique de développement durable, cela doit être suivi par des initiatives audacieuses et volontaristes. Quelle issue souhaiteriez-vous à cette manifestation ? Notre objectif est que les jeunes participants d'ici se fassent une idée plus juste de ce qui se passe au Maroc sur tous les thèmes abordés. Et réciproquement, nous aimerions mettre la lumière sur toute la richesse de compétences dont recèle notre pays ici en France.