C'est là une montée des marches magistrale pour inaugurer le festival de Cannes. Mercredi, lors de l'ouverture officielle de la 64e édition, une pluie de stars a déferlé sur le fameux Palais où se tiennent les activités de l'un des événements les plus médiatiques au monde. Outre le grand Robert De Niro, la belle Uma Thurman et le célèbre Jude Law, respectivement président et membres du jury de la Sélection officielle, la première soirée du Festival a été marquée par la présence du cinéaste américain, très plébiscité par les Français, Woody Allen, qui a présenté son tout dernier film «Midnight in Paris». La projection de ce long métrage a été précédée par la remise d'une Palme d'honneur au réalisateur italien Bernardo Bertoclucci. Une première dans l'histoire du Festival. En un mot, la cérémonie d'ouverture de cette grand-messe cinématographique a tenu toutes ses promesses, annonçant le ton de cette nouvelle édition. 49 films retenus pour la Sélection officielle Pour ce 64e Festival de Cannes, dont le budget s'élève à 20 millions d'euros (la moitié de ce budget provient de fonds publics par l'intermédiaire du Centre national de la cinématographie), 49 films représentant 33 pays, ont été retenus, dont 19 vont concourir en compétition pour la Palme d'or. Des films venus d'horizons différents et mis en scène par des réalisateurs confirmés ou encore de jeunes cinéastes, qui participent pour la première fois à ce grand événement. Jean et Luc Dardenne, grands habitués du Festival (ils ont remporté à deux reprises la Palme d'or. En 1999, pour Rosetta et en 2005 pour L'enfant), participent à l'édition de cette année avec «Le gamin au vélo». Le célèbre réalisateur espagnol Pedro Almodovar est également de la fête. Après avoir présenté –toujours à Cannes- «Etreintes brisées» en 2009 et «Volver» en 2006, Almodovar, qui tisse des relations profondes avec le festival français, revient cette année avec «La Piel que habito». Un thriller horrifique inspiré du roman «Mygale» de Thierry Jonquet. Vingt après «Attache-moi !», Almodovar filme à nouveau Antonio Banderas qui tient le premier rôle dans «La Piel que habito». Lars Von Trier, lauréat de la Palme d'or en 2000 pour «Dancer in the dark» présente lors de cette édition son nouveau film «Melancholia». Outre la compétition officielle, qui se veut à l'instar des précédentes éditions éclectiques, le Festival de Cannes compte plusieurs sections parallèles, de plus en plus prisées par les professionnels et les cinéphiles. Les sections «Cannes Courts», «Un certain regard» ou encore «La quinzaine des réalisateurs» nous font découvrir chaque année des réalisateurs talentueux. Rappelez-vous, en 2003, le film de Faouzi Bensaidi «Mille mois» avait été retenu dans la section «La Quinzaine des réalisateurs», marquant ainsi la naissance d'un réalisateur marocain qui prône un cinéma d'auteur innovant. «Le marché du film», le cœur battant de Cannes Toutefois, le «Marché du film» reste l'un des moments du Festival de Cannes. Conscients de l'importance de l'industrie cinématographique pour le développement du 7e art à travers le monde, les organisateurs de Cannes ont mis en place ce marché, afin que cinéastes, producteurs et distributeurs puissent «découvrir, échanger, négocier, acheter, vendre...». Bref, il s'agit de l'événement majeur de l'industrie cinématographique mondiale, où l'on peut faire avancer les projets. «Le marché», où se négocient chaque année des volumes importants de production et de distribution, draine depuis sa mise en place en 1959 de nombreux professionnels venus de toutes les régions du monde. Il attire en effet 10.000 participants, qui présentent et découvrent près de 4.000 films et projets dans un ensemble de 32 salles de projection. Une véritable manifestation organisée en marge du Festival de Cannes, qui, vous l'avez bien compris, ne manquera pas de nous séduire encore une fois.