Les Echos quotidien : Vous avez été confirmée dans le court métrage de Abdelkrim Derkaoui, «Le Procès», comme l'une des actrices marocaines les plus talentueuses. Pourtant, vous n'êtes pas très sollicitée par les cinéastes marocains. Pourquoi ? Fatima Atif : Pour que je puisse vous répondre, je vais poser la question autrement : des rôles conçus pour moi existent-ils vraiment dans le cinéma marocain ? Ce n'est pas prétentieux de ma part, mais plutôt sincère. Je suis très sélective et il m'arrive souvent de refuser des scénarii. C'est un engagement vis-à-vis de moi-même et vis-à vis de ce métier que j'adore. Je ne cherche pas la quantité, mais la qualité. C'est ainsi que j'ai été dirigée par des cinéastes confirmés qui m'ont fait confiance, notamment Souhaïl Ben Barka, Abdelkrim Derkaoui, Aziz Salmi, Faouzi Bensaïdi et Hassan Benjelloun. Donc, je ne me lamente pas sur mon sort.... au contraire, je suis satisfaite de cette situation. Sur quels critères vous basez-vous pour choisir vos rôles ? Deux conditions sont impératives pour que je puisse accepter un rôle. Ne jamais manquer de respect au public et essayer d'apporter une valeur ajoutée à l'art en général. Ce n'est pas évident de trouver des rôles qui répondent à ces deux critères, c'est pourquoi je ne suis pas présente tout le temps sur la scène artistique. Heureusement que je ne vis pas de ce métier, cela me permet de rester fidèle à mes principes et surtout, de bien choisir mes rôles. Vous avez participé à bon nombre de productions télévisuelles. Le petit écran occupe-t-il une place particulière dans votre carrière ? J'ai participé à deux feuilletons et à trois téléfilms, qui m'ont beaucoup aidée à devenir populaire auprès du public marocain. J'ai eu par la suite d'autres propositions que j'ai déclinées sans hésitation aucune, car les scénarios ne m'ont pas touchée. Comme je vous lai expliqué, je préfère me concentrer sur mon travail de professeur d'art que de participer dans des productions sans conviction. Par ailleurs, je trouve que la télévision est une sorte de reconnaissance, puisqu'elle nous permet d'aller vers les gens. L'amour du public est très important pour nous, dans la mesure où notre métier n'est pas du tout structuré. Préférez-vous le cinéma, la télévision ou le théâtre ? Je suis lauréate de l'Institut supérieur d'art dramatique et d'animation culturelle, ce qui veut dire que ma formation est plutôt axée sur le théâtre. Malheureusement, je ne peux pas participer dans des pièces d'une manière régulière. La télé et le cinéma constituent donc un refuge pour moi. C'est le cas de la plupart des acteurs et actrices marocains. Avez-vous déjà pensé à mettre en scène des pièces de théâtre ou des films ? Il se peut que je mette en scène des pièces de théâtre que je maîtrise relativement, mais je ne pense pas que je pourrai réaliser des films. Je suis ambitieuse, certes, mais pas au point de me lancer sur une terre inconnue.