C'est une évidence, ces dernières années, le Maroc ne semble pas rencontrer les faveurs des classements mondiaux des multiples institutions internationales, surtout pour ce qui est relatif à l'environnement économique. Pourtant, une lecture attentive des données extirpées des conclusions émises par ces spécialistes, permet de déceler quelques pistes encourageantes, sur lequel surfe le royaume. C'est en tout cas ce qui ressort du dernier rapport, publié conjointement la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission sur l'environnement des affaires en Afrique (CEA). L'«Africa Competitiveness Report 2011» a été rendu public en marge du Forum économique mondial pour l'Afrique, qui vient de se dérouler à Cape Town, ( Afrique du Sud). En substance, le rapport, 3e du genre, compile les conclusions des principales données provenant des quatre institutions, principalement la Banque mondiale et le World Economic Forum (WEF). Il s'agit donc plus d'une compilation de plusieurs rapports, que d'un classement formel, mais il a le mérite de mettre en avant les progrès réalisés par les pays africains, dans le cadre de l'amélioration de leur environnement économique ces dernières années. C'est là un atout, qui loin de refléter la mauvaise situation d'un pays, décèle plutôt les pistes pour des perspectives prometteuses. Selon les conclusions du rapport, les résultats probants enregistrés par certains pays comme le Maroc, ces dernières années, sont la preuve que le potentiel que recèlent ces économies est encore mal exploité, surtout à un moment où, en raison de facteurs internationaux divers, le continent est plus que jamais convoité. Peut mieux faire Comme dans le WEF, le Maroc se retrouve, dans le nouveau classement à la 75e place, glanant au passage deux points par rapport à la présente édition, avec un score équivalent à la moyenne régionale (Nord africaine). Il reste encore loin derrière ses éternels rivaux, la Tunisie et l'Egypte. Il est vrai que les données ont été compilées avant les évènements qui embrasent la région cette année. Si, depuis, la donne a changé, il est peu probable en revanche que la situation soit de nature à changer grand-chose, l'expertise accumulée par ces pays faisant figure d'adjuvant au rythme qu'ils ont atteint dans l'amélioration de leur attractivité. Pour autant, le Maroc dispose de fortes chances de mieux se positionner dans les prochaines années. Les pistes de développement pour consolider et accélérer la croissance économique, s'annoncent comme de réelles opportunités sur lesquelles le royaume a déjà entamé un positionnement stratégique. Le rapport a, en effet, mis en évidence certains domaines sur lesquels les pays africains doivent se concentrer pour assurer une solide croissance soutenue et partagée, dans le contexte international caractérisé par une forte concurrence et une mondialisation à grande vitesse. En première ligne, il y a la diversification des produits et des marchés, à travers surtout une véritable intégration régionale, mais également dans le circuit financier et économique international, en vue de pallier les risques des «chocs extérieurs» et par la même occasion de devenir plus concurrentiels. Les pays africains doivent également renforcer leurs actions en matière de développement de compétences managériales et d'amélioration des possibilités d'entreprenariat pour les femmes. Un autre aspect, qui concerne particulièrement le Maroc, est le développement de l'industrie du tourisme, qui apparaît comme une véritable niche de croissance pour le continent et dont les pays pionniers ont de réelles opportunités à exploiter. C'est un constat que dressent les auteurs des rapports, les pays africains sont condamnés à améliorer leur climat des affaires pour maintenir leur croissance. Cette recommandation résonne plus comme une obligation et ne relève donc plus d'un simple défi, à la lumière des avancées que ne cessent d'enregistrer tous ces pays. Dans un climat de forte concurrence, seuls les meilleurs s'en sortiront.