La 8e réunion du forum du dialogue 5+5 vient de clôturer ses travaux, à l'issue d'une rencontre de deux jours, entre les ministres des Affaires étrangères de cinq pays de l'Europe méditerranéenne (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal) et de leurs homologues de l'Union du Maghreb arabe (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Libye). Les discussions de ce forum ont été principalement axées sur les migrations, l'insécurité alimentaire, l'emploi, l'énergie et les changements climatiques. Le conflit du Proche-Orient, la menace terroriste, ainsi que les difficultés de démarrage de l'Union pour la Méditerranée (UPM) ont fait, pour leur part, l'objet d'un échange de vues entre les diplomates des dix pays. Etayant la conjoncture dans laquelle s'est tenue le forum, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Kamel Morjane a déclaré que «cette réunion se tient à un moment ou des efforts sont fournis pour sortir de la crise économique mondiale ayant eu un impact négatif inégal sur les pays de la région». À l'issue des travaux du forum, Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères, a souligné pour sa part que «si l'Europe a besoin de la main d'oeuvre des pays du sud pour des considérations économiques, il est nécessaire d'aller au delà de l'approche sécuritaire en examinant les moyens à même de favoriser la migration légale». Les dix pays, tous membres de l'UPM (Union pour la Méditerranée), à l'exception de la Libye, ont discuté du «lancement difficile de ce projet ambitieux» et ont évoqué le volet économique, notamment la création d'une banque euro-méditerranéenne. Un bassin pour la paix Lancé lors d'une réunion ministérielle, tenue le 10 octobre 1990 à Rome, le processus de coopération entre les pays de la Méditerranée occidentale, dit Dialogue 5+5, a été marqué par l'adoption de la Déclaration de Rome. Cette dernière avait mis l'accent sur l'attachement des pays participants (les dix pays du forum) au principe de globalité et d'indivisibilité de la question de la sécurité en Méditerranée, et sur la nécessité de faire du bassin méditerranéen une aire de paix, de coopération, de sécurité et de stabilité. Au plan économique, La Déclaration de Rome affirme la volonté commune d'instaurer une solidarité régionale à même de remédier au déséquilibre existant en matière de développement. La coopération méditerranéenne implique, aussi, la participation des entreprises, des partenaires sociaux, des investisseurs privés, des collectivités publiques territoriales et des institutions culturelles. Les domaines prioritaires entre les dix pays concernent essentiellement les échanges commerciaux, les ressources humaines et naturelles.