Les défis communs auxquels font face les pays des deux rives de la Méditerranée leur imposent de coordonner étroitement leurs actions et d'asseoir une coopération intense et un partenariat stratégique équilibré, a affirmé dimanche le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saâd Eddine El Othmani. Dans une déclaration à la MAP à son arrivée à Rome pour participer à la 9ème réunion des ministres des Affaires étrangères du Groupe 5+5, El Othmani a souligné, à ce propos, l'importance du dialogue entre ces pays pour relever les défis dictés par la conjoncture actuelle se rapportant notamment à la sécurité, aux migrations, aux mutations sociales et à la crise économique. Pour lui, le partenariat escompté devrait conférer aux pays du sud de la Méditerranée la même latitude que celle accordée aux pays de la rive nord de défendre leurs intérêts, de servir leurs peuples et d'envisager sereinement leur avenir. Le ministre s'est également dit optimiste eu égard au contexte de la tenue de la réunion du Groupe 5+5 après les mutations qu'a connues la région du Maghreb au niveau politique et de celui de la pratique démocratique. Après avoir mis l'accent sur l'importance des réformes mises en œuvre au Maroc, El Othmani a évoqué la dynamique qui vient d'être imprimée à l'Union du Maghreb arabe (UMA) et qui, a-t-il dit, permet aux cinq pays membres de se présenter à cette réunion en rangs unis pour exposer des conceptions concordantes et concertées au sujet de nombreuses questions. Le ministre a par ailleurs souligné l'intérêt de cette réunion dans le contexte de crise économique et social prévalant au sein de l'Union européenne et des difficultés à caractère politique que connaissent certains de ses pays membres. La réunion du Groupe 5+5, prévue lundi à Rome, devait débattre d'un certain nombre de questions ayant trait à la sécurité régionale, à l'immigration, à l'énergie, à la protection de l'environnement et au développement. Elle devait se dérouler sous la coprésidence des ministres des Affaires étrangères italien, Giulio Terzi, et tunisien, Rafik Abdessalam, dont le pays avait accueilli la 8ème session en avril 2010. Le Groupe 5+5 englobe le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie, la Tunisie et la Libye, pour la rive sud de la Méditerranée occidentale, et l'Espagne, la France, l'Italie, Malte et le Portugal, pour la rive nord. Créé en 1990 à Rome, le Groupe 5+5 vise à intensifier la concertation entre les pays membres, à resserrer la coopération régionale, à promouvoir le dialogue politique et à dégager un consensus sur les approches envisageables aux questions et problématiques d'intérêt commun. La réunion ministérielle de Rome sera suivie, le même jour, de celle du Forum méditerranéen (Foromed), une institution régionale de dialogue intergouvernemental mise en place en 1994. Ce forum, un espace informel de concertation, compte 11 pays membres : le Portugal, l'Espagne, la France, l'Italie, Malte, la Grèce, la Turquie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte.