Pendant longtemps, la régulation et l'organisation des transports en commun à Casablanca a fait défaut. Un vide que devrait en principe combler la toute récente entité créée dans ce but. En effet, l'autorité organisatrice des déplacements urbains à Casablanca, l'AODU, entend mettre de l'ordre à une situation chaotique dont les principales victimes sont les consommateurs casaouis, y compris les personnes à mobilité réduite. Faisant suite aux recommandations de l'étude du PDU -qui a coûté la bagatelle de 24 millions de DH- réalisée en 2006, cette entité deviendra le seul organe de gouvernance chargé des déplacements urbains. Un bilan, pour quoi ? Certains y voient le symbole de l'échec de la gestion communale, d'autres pointent du doigt la multiplicité des intervenants. Nul besoin de revenir sur un bilan peu glorieux. En guise de solution, l'instauration de mécanismes de régulation -exigée probablement par les bailleurs de fonds- contribuera à garantir un rapport de forces équilibré entre autorité et opérateurs. Consistant à mettre en place un modèle de mobilité durable et pérenne du Grand Casablanca, la tâche s'annonce d'emblée ardue. Et pour cause, l'AODU devra coordonner, faire le suivi et assurer le développement du réseau en phase avec les projets urbanistiques structurants au niveau de la métropole. De plus, l'AODU jouera aussi le rôle de gendarme de l'environnement et dessinera les premiers contours d'un observatoire dédié à la mobilité urbaine. Du pain sur la planche, dira-t-on. Il est donc essentiel pour la commune urbaine de se faire assister techniquement; histoire de ne pas rééditer l'exploit d'un énième échec à ce niveau. Cependant, l'on est en droit de se demander pourquoi l'appel d'offres lancé pour l'occasion n'est pas assorti d'un délai déterminé. Car si l'objectif est bien de démontrer que Casablanca veut se mettre au diapason des grandes métropoles internationales, encore faut-il le faire avec une certaine célérité. Quelle que soit l'entrée choisie pour aborder cette problématique (approche économico-financière, approche sociale et urbanistique, et approche écologique), il est crucial d'intégrer tous les acteurs opérant dans le transport urbain. Tram, bus, mais aussi petits et grands taxis -véritables plaies écologiques-, doivent être pris en compte. Le but étant de permettre l'éclosion et la pérennisation d'une offre de qualité et de rentabilité au niveau des prétentions d'une mégapole en devenir comme notre chère Casablanca.