C'est un changement de cap intéressant pour l'activité culturelle française au Maroc. Pour la première fois, un programme unique est présenté et regroupant l'ensemble du réseau des instituts français au Maroc. «Ce qui m'a séduit dans cette programmation unique, c'est que l'on puisse faire d'elle une occasion singulière pour que les projecteurs soient mis sur le Maroc», a confié Bruno Joubert, ambassadeur de France au Maroc. C'est aussi une programmation culturelle sur fond de continuité que celle qui vient d'être dévoilée à la résidence de France à Rabat à l'occasion de l'ouverture de la saison culturelle française au Maroc. Au total, plus de 120 manifestations se dérouleront tout au long de l'année, dans 13 villes du Maroc. «Gageons que cette expression renouvelée des liens culturels entre le Maroc et la France et l'ambition d'excellence qui la porte, toucheront des publics plus nombreux et contribueront à l'éclosion de nouveaux talents et vocations», a souhaité Bruno Joubert. «La France dispose au Maroc d'un maillage d'établissements culturels d'une densité sans équivalent dans le monde. Pour cette année 2011, cinq partenaires ont répondu présent», a-t-il tenu à rappeler au cours de son intervention en présence de plusieurs partenaires de cet événement culturel annuel. Outre Accor et Crédit du Maroc, on trouve également Maroc Telecom, RAM et Total. Les organisateurs ont aussi choisi la transparence durant cette présentation, en révélant qu'«une saison culturelle comme celle qui est programmée au Maroc devrait coûter 1,2 million d'euros», ont confié les responsables culturels de l'Hexagone au Maroc. Les organisateurs de la saison culturelle française ont écarté toute raison budgétaire derrière l'adoption de cette programmation unique. «Le budget n'a pas été sacrifié, souligne un membre de la mission culturelle française au Maroc, cette saison est une première dans la mesure où elle ne se substitue pas à d'autres activités culturelles, mais s'ajoute à elles». Tout au long de cette présentation, l'accent a été mis sur le fait que l'unification de la programmation ne se fera pas au détriment de l'accompagnement des événements culturels marocains. C'est pour cette raison qu'un hommage particulier a été rendu durant cette rencontre aux wilayas et autorités décentralisées marocaines pour leur implication dans les projets culturels de la France au Maroc. Les moments forts Le contenu de la programmation accorde pour sa part une large place aux spectacles et aux arts vivants. Il s'agit durant cette première édition de mettre en valeur des spectacles de cirque et des compagnies de danse. Pour le cirque, le public pourra découvrir, sous les chapiteaux, la jeune création marocaine issue de la coopération entre la France et le Maroc avec l'Ecole nationale de cirque Shems'y de Salé ainsi que la dernière promotion de la célèbre école de cirque française installée à Châlons-en-Champagne : le Centre national des arts du cirque (CNAC). Shems'y se produira de janvier à juillet en partenariat avec 8 instituts dans le cadre des 3es Rencontres de cirque et des arts de la rue. Au total, ce sont 78 représentations et 60 jours d'ateliers d'initiation aux différentes disciplines du cirque qui seront ainsi proposés dans 10 villes. L'autre volet important de cette saison est la danse. la Compagnie marocaine 2k_far du chorégraphe Khalid Benghrib côtoiera certains des plus grands noms qui jalonnent l'histoire de la danse contemporaine : Carolyn Carlson, Jean-Claude Gallotta, Frédéric Flamand, Andrea Sitter. Tous animent ou représentent un Centre chorégraphique national français et seront attendus cette année. Pour le livre, plusieurs événements phares se dérouleront sur toute l'année 2011. À commencer en février par le Salon international du livre et de l'édition de Casablanca qui verra un pavillon France agrandi et réaménagé pour l'occasion afin d'accueillir des auteurs faisant l'actualité littéraire, tels que Maylis de Kérangal, Salim Bachi ou encore Eric Fottorino, ainsi que des auteurs pour la jeunesse comme Marguerite Abouet.