Les Instituts culturels français au Maroc misent sur le cirque pour rapprocher les jeunes des deux rives dans le cadre d'une tournée réunissant des troupes marocaine et hexagonale, rapporte, vendredi, le journal français Les Echos. Pour cette saison culturelle France-Maroc, qui met en lumière "des artistes d'ici et d'ailleurs", les instituts culturels français invitent le Centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne (nord-est de la France) à joindre les artistes de l'Ecole nationale de cirque Shems'y de Salé, issue de l'Association marocaine d'aide aux enfants en situation précaire, déjà en tournée à travers le Royaume, indique-t-on de même source. "Une occasion rêvée pour les tout jeunes circassiens de l'école Shems'y d'échanger avec leurs aînés français. L'esprit du cirque est aussi et surtout celui du partage", estime Les Echos qui met l'accent sur la particularité de l'école marocaine, "un cas unique dans le pays sans véritable tradition circassienne si ce n'est des acrobates de ville ou de... plage". Des enfants des rues y "trouvent une scolarité et apprennent à se frotter aux rudiments d'un art exigeant, celui du cirque", alors que d'autres viennent "simplement apprendre un métier". L'école française participera à cette tournée avec "Am", leur dernière création, "réussie", signée Stéphane Ricordel, le fondateur des Arts Sauts, alors que l'école Shems'y présente son spectacle "Isli d Tislit", une légende populaire relatant l'histoire d'un couple d'amoureux qui doit fuir les rivalités entre deux tribus. Pour monter ce spectacle, l'école a fait appel au metteur en scène Jaouad Essounani, directeur du projet "Dabateatr citoyen". "L'idée, c'est de revendiquer une ambition artistique tout en ne perdant pas de vue qu'il s'agit également d'un chantier d'apprentissage", souligne Essounani qui fait de ce conte presque un "Roméo et Juliette" arabe, "un projet antiformatage". "Au Maroc, on se réfère trop au passé, mon identité est associée à maintenant", résume-t-il. Pour lui, "Isli d Tislit", "c'est aussi une charge contre les obscurantismes, les empêcheurs d'aimer". En plus de ces spectacles, la saison culturelle France-Maroc s'enrichira de la présence de chorégraphes jusqu'à cet été (Jean-Claude Gallotta, le Ballet de Lorraine ou l'artiste Khalid Benghrib installé entre la France et le Maroc avec sa formidable création "Samla BB"), d'expositions et de rencontres.