L'Instance du dialogue sur les médias et la société continue ses auditions des acteurs du champ médiatique. Elle a accueilli, jeudi, le Centre d'études en droits humains et démocratie, dirigé par Lahbib Belkouch. Une autre rencontre est programmée pour le mardi 16 mars avec Transparency Maroc. Les premières rencontres, qui avaient débuté ce mois-ci, avaient concerné la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), puis le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) et le ministère de la Communication. Dans une deuxième rencontre l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH) et l'Organisation marocaine des droits humains (OMDH) avaient été entendues par la commission. Un droit à graver dans la Constitution Faisant un retour sur le délicat sujet de la liberté d'expression dans la presse, l'OMDH a appelé, lors de cette rencontre, à inscrire en urgence ce dernier au cœur du débat sur les politiques publiques. Pour l'organisation, l'Etat doit prendre ses responsabilités dans la gestion de ce dossier. Dans un mémorandum adressé à l'instance du dialogue sur la presse, l'OMDH a aussi appelé à inscrire le droit à l'information dans la Constitution. Concernant la position de l'AMDH, celle-ci se démarque et insiste d'abord sur le droit d'accès à l'information qui doit être garanti par la loi, le renforcement du rôle de la justice et l'organisation des archives nationales. Mieux encore, l'AMDH a demandé la réorganisation de la HACA, qu'elle «juge partiale», et demande la création d'une commission déontologique de la presse indépendante. Le SNPM, lui, a insisté sur la suppression des peines d'emprisonnement des journalistes et des articles de loi n'ayant aucune relation avec l'édition et la presse. Le syndicat de la presse, que préside Younes Moujahid, a aussi demandé le rejet des jugements interdisant l'exercice de la profession et la suppression ou la définition claire d'expressions imprécises, comme «l'intégrité» ou «la sacralité».Selon Lahbib Belkouch, qui a participé à plusieurs rencontres d'auditions, nombre de points de vue ont été formulés lors des différentes rencontres avec les représentants du champ médiatique. «Le SNPM, l'OMDH et l'AMDH ont présenté une vision claire de la réforme. D'ailleurs, la synthèse finale tiendra compte des propositions de tous les intervenants», explique-t-il. Selon une source parlementaire, le débat a posé la problématique de l'aide apportée par l'Etat à la presse écrite. Doit-elle aller uniquement aux entreprises structurées et aux grands groupes ou bien à toute la presse, en respectant le principe de la garantie du pluralisme ? Une question qui restera en suspens, le temps que la synthèse finale du dialogue sur la presse voie le jour.