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Les exportations carburent et pas qu'aux phosphates
Publié dans Les ECO le 02 - 02 - 2011

Les ventes du Maroc à l'international ont augmenté de 28,8% en 2010 à 110 milliards de dirhams. Une progression de 17% hors phosphate et dérivés. Les importations en moindre progression de 13%. Le déficit commercial toujours préoccupant : 153 milliards de dirhams
28,8%. Les exportations marocaines auront progressé à ce taux l'année passée en comparaison à 2009, selon les statistiques de l'Office des changes. Cette performance à deux chiffres, très positive en soi, est d'autant plus remarquable qu'elle se conjugue à une progression moins soutenue des importations de 13% seulement à 298 milliards de dirhams. Certes, à ce niveau d'échanges, le déficit de la balance commerciale reste toujours important, à près de 153 milliards de dirhams (plus de 20% du PIB) et s'est même légèrement aggravé de 1,2% par rapport à 2009.
Prouesse
Mais à n'en pas douter, le comportement des exportations s'apparente, compte tenu de la conjoncture morose qui marque actuellement le commerce international, à une prouesse. Celle-ci est surtout l'œuvre de certains produits qui ont dopé leurs ventes à l'étranger. On pense bien sûr, en premier, au phosphate et à ses dérivés, mais il n'y a pas que cette matière première pour tirer les exportations. L'OCP a, en effet, généré 34 milliards sur les 110 milliards de dirhams procurés par les expéditions de biens à l'étranger réalisant une croissance de 92%. Mais hors phosphate aussi les exportations affichent une hausse de près de 17%. Mieux encore, cette croissance est à mettre à l'actif des secteurs émergents, notamment ceux opérant dans l'électronique et l'électrique qui ont tiré profit d'un début de reprise au niveau international. Aussi, les ventes à l'étranger de fils et câbles pour l'électricité ont rapporté près de 13 milliards de dirhams, soit 41% de mieux par rapport à 2009. Faut-il y voir les fruits de l'orientation de l'offre exportable du Maroc vers des produits à valeur technologique et financière plus importante ? En tout cas, les exportations de composants électroniques voient eux aussi leurs recettes, approchant les 5 milliards de dirhams, augmenter de 21% par rapport à 2009.
Ça roule pour l'automobile
Année 2010 tout aussi porteuse pour les producteurs de voitures industrielles dont les ventes à l'étranger se sont améliorées de 14% à près de 1,1 milliard de dirhams. La performance de cette branche industrielle est soutenue puisque ses exportations avaient déjà bondi en 2009 de 40% par rapport à l'année d'avant. La bonne santé de ces produits n'est donc pas fortuite. Il en est de même pour les producteurs de poissons en conserve dont les exportations sont en croissance régulière depuis plusieurs années. Leurs recettes à l'export ont totalisé près de 5 milliards de dirhams, en hausse de 2% et ce, en dépit de la baisse durant les premiers mois de 2010 de l'euro par lequel les opérateurs du secteur effectuent leurs transactions. Autre filière qui a contribué à la performance des exportations: les conserves de légumes dont les recettes ont atteint 1,5 milliard de dirhams, en progression de 8%. Notons au passage que l'industrie agroalimentaire conforte sa place de leader dans les échanges commerciaux du Maroc avec le monde. Mais les ventes à l'international de certains autres produits ne peuvent se targuer d'une aussi bonne santé. Avec des recettes de 4,3 milliards de dirhams, les ventes de crustacés, mollusques et coquillages ont chuté de 4,1%. Un autre produit phare des exportations marocaines a été en retrait en 2010. Il s'agit de la tomate dont les recettes à l'export ont dégringolé de 32,1% pour atteindre 1,7 milliard de dirhams. En cause, les pluies torrentielles et les ravages de l'insecte Tuta Absoluta qui ont sérieusement affecté la récolte. Signalons enfin que les recettes des MRE se sont établies à 53,8 milliards de dirhams sur l'année écoulée, en hausse de 7,1% par rapport à l'exercice précédent, et celles de voyages à 56,1 milliards de DH, en augmentation de 6,1%. Aussi, avec des dépenses de 9,7 milliards de dirhams, la balance voyages dégage un solde excédentaire de 46,4 milliards de dirhams.


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