Selon Bank Al Maghrib, le déficit commercial a enregistré, en 2011, une augmentation de 25%, en comparaison avec l'année 2010, s'établissant à 185,5 milliards DH. Cette détérioration résulte de l'accroissement de 19,6% ou 58,5 milliards DH des importations, plus rapide que celui de 14,3% ou 21,4 milliards DH des exportations. Le taux de couverture s'est ainsi situé à 48% au lieu de 50,2% un an auparavant. L'augmentation des factures énergétique et alimentaire expliquent cette détérioration. La hausse des importations s'explique aussi bien par la progression de 31,2% de la facture énergétique, que par celle de 16,2% des importations hors énergie, d'après les analystes de BAM. Les achats de produits énergétiques, qui ont contribué à hauteur de 7,2% à la croissance des importations, provient de l'accroissement de 31,1% et de celui de 28,2% des prix moyens respectifs du pétrole brut et du gasoil et fuel. La quantité importée de ce dernier a crû de 27,4%, alors que celle du pétrole brut a accusé une baisse de 4,8%. Participant à concurrence de 4,5% à l'augmentation des importations, les achats de demi-produits se sont établis à 75,8 milliards DH, en expansion de 21,7%, attribuable pour l'essentiel à la progression des importations de produits chimiques, de fer et acier et de matières plastiques, respectivement de 25,8%, de 13,6% et de 26,4%. De même, les acquisitions de produits alimentaires, qui ont contribué à hauteur de 3% à l'accroissement des importations, ont crû de 30,6%, atteignant 38 milliards DH. Cette évolution est liée tant à la croissance de 48% des approvisionnements en blé, s'établissant à près de 11 milliards DH, qu'à celle de 46% des achats du sucre, totalisant 4,8 milliards DH. Parallèlement, les acquisitions de biens de consommation, s'élevant à 61,1 milliards DH, se sont accrues de 9,5%, en relation principalement avec l'augmentation de 7,6% des importations de médicaments. Pour leur part, les importations de biens d'équipement ont enregistré une progression de 4,4%, atteignant 69,4 milliards DH. 58,5 milliards DH pour les transferts des MRE En regard, l'amélioration des exportations résulte notamment de l'accroissement de 35% des ventes de phosphates et dérivés, lié pour l'essentiel à la hausse de 30% des prix des produits dérivés. A ce titre, les expéditions des dérivés de phosphates ont crû de 33,2% pour atteindre 35,8 milliards DH, alors que celles de phosphates ont enregistré une progression de 40,4%, s'élevant à 12,7 milliards DH. Les autres exportations ont connu une augmentation annuelle de 7,8%, au lieu de 19,8% en 2010. Ainsi, les ventes à l'étranger de fils et câbles pour l'électricité et celles des articles de bonneterie ont crû respectivement de 9,2% et de 6,2%. De même, les livraisons des vêtements confectionnés et celles des crustacés, mollusques et coquillages se sont accrues de 1,4% et de 5,5%, respectivement. En revanche, les ventes des composants électroniques et celles des poissons de conserve ont accusé une baisse de 2,2% et de 14,9% respectivement. Dans le même temps, les recettes au titre des voyages, chiffrées à 58,7 milliards DH à fin 2011, se sont améliorées de 4%, après une hausse de 6,8% un an auparavant. De leur côté, les transferts des marocains résidant à l'étranger ont totalisé 58,5 milliards DH, en hausse de 7,6%, contre 8,3% en 2010. En revanche, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers se sont élevées à 28,9 milliards DH, soit une contraction de 26,4% par rapport à fin 2010, et les dépenses de même nature sont revenues de 24,7 milliards DH à 8,1 milliards, soit une entrée nette de 20,9 milliards DH. Fort déséquilibre de la balance des paiements Selon les données provisoires de la balance des paiements au titre des neuf premiers mois de 2011, le compte des transactions courantes a marqué un déficit de 42,3 milliards DH, en aggravation de 59,1% à l'issue de la même période de 2010. Le compte de capital et d'opérations financières s'est, quant à lui, soldé par un excédent de 43,6 milliards DH, en accroissement de 60,7% par rapport aux neuf mois de 2010. Le creusement du déficit du compte courant s'explique principalement par la dégradation de 24,2% du déficit commercial, liée pour l'essentiel à la progression de 21,1% ou 42,8 milliards DH des importations exprimées en FOB, plus importante que celle des exportations de 18,4% ou 19,8 milliards DH. Cette contre-performance a été, toutefois, atténuée par la hausse du solde des « Voyages » ainsi que celui des « Transferts courants » respectivement de 7,7% et de 7,1%. Quant au solde négatif des « Revenus », il s'est stabilisé à 9,1 milliards DH en liaison avec l'allègement de 1,6 milliard DH du solde déficitaire des « Revenus des investissements privés », conjugué à la baisse du solde excédentaire des « Revenus des investissements et emprunts publics » de 1,5 milliard DH. Amélioration du comptede capital La progression de l'excédent du compte de capital et d'opérations financières est due pour l'essentiel à l'amélioration du solde des «Investissements directs», qui est passé d'un déficit de 126 millions DH à fin septembre 2010 à un excédent de près de 11 milliards DH au titre de la même période de 2011. Cette évolution résulte en grande partie de la baisse des opérations de désinvestissements de 79,8% plus importante que celle des recettes au titre des investissements directs étrangers au Maroc, revenues de 20,8 milliards DH en 2010 à 15,6 milliards en 2011. En revanche, les investissements de portefeuille ont enregistré un déficit de 1,5 milliard DH à fin septembre 2011, contre un excédent de 311,7 millions un an auparavant. Les recettes se sont élevées à 1,6 milliard DH, en régression de 53,5%, alors que les dépenses sont demeurées pratiquement stables, se situant à 3,1 milliards DH. Pour sa part, le solde positif des «Autres investissements» s'est inscrit en baisse de 36,7% au titre de la période sous revue, se chiffrant à 15,6 milliards DH.