D'après le dernier rapport de conjoncture de Bank Al Maghrib, à fin 2010, le déficit commercial demeure inchangé, à 151,3 milliards DH, niveau presque identique atteint en 2009. Rapporté au PIB, ce déficit s'est chiffré à 19,5% du PIB, au lieu de 20,5% en 2009. En dépit d'une progression de 30,8% des exportations (ou 34,8 milliards DH), le rythme soutenu des importations (+ 13,3%) n'a pas permis une réduction significative du déficit commercial. Les 34,8 milliards gagnés à l'exportation ont été vite absorbés par les achats à l'étranger, dont le montant dépasse les 35 milliards DH. Comparé à l'année dernière, le taux de couverture enregistre une amélioration de 6 points à 49,4% contre 42,8% en 2009. D'après le rapport de BAM, l'évolution des importations s'explique principalement par l'augmentation de 32,4% de la facture énergétique, les importations hors énergie s'étant accrues de 8,4%. L'expansion des achats de produits pétroliers est due à la progression du prix moyen de pétrole brut et du volume, respectivement de 33,6% et de 9,4%. Le prix moyen de la tonne importée s'est, en effet, établi à 4.790 dirhams, au lieu de 3.585 dirhams pendant la même période de 2009. Quant aux importations de demi-produits, chiffrées à 62 milliards de dirhams, elles ont augmenté de 17,5%, en liaison pour l'essentiel avec l'augmentation des achats de composants électroniques, de produits chimiques, de matières plastiques et de fer et acier, respectivement de 124%, de 24,1%, de 15,8% et de 5,1%. De même, les acquisitions de biens de consommation, s'élevant à 55,8 milliards DH, ont crû de 5,5%, en relation principalement avec la croissance de 14,3% des achats de voitures de tourisme et de 12% de ceux de médicaments. Parallèlement, les acquisitions de produits alimentaires ont enregistré une progression de 18,2%, atteignant 28,6 milliards DH. En regard, l'augmentation des exportations résulte notamment de l'accroissement de 96,6% des ventes de phosphates et dérivés. Ainsi, les expéditions de phosphates, d'acide phosphorique et d'engrais naturels et chimiques se sont accrues respectivement de 101,7%, de 68,7% et de 132,4%, contre des baisses respectives de 74,8%, de 64,7% et de 48,7% pendant la même période de 2009. Les autres exportations ont enregistré une augmentation de 18,3%, au lieu d'un repli de 9% un an auparavant. Ainsi, les ventes à l'étranger de fils et câbles, de composants électroniques ont crû respectivement de 42,9% et de 23,7%. De même, les livraisons d'articles de bonneterie ainsi que celles d'agrumes ont enregistré des hausses respectives de 6% et de 10,4%. Toutefois, les ventes de vêtements ont accusé une baisse de 2%. Les recettes voyages chiffrées à 56 milliards Dans le même temps, les recettes au titre des voyages, chiffrées à 56,1 milliards DH, ont progressé de 6,3% contre une baisse de 5% un an auparavant, représentant ainsi 7,2% du PIB, soit le même niveau que l'année précédente. Quant aux transferts des marocains résidant à l'étranger, ils ont totalisé 54,1 milliards DH, soit 7% du PIB au lieu de 6,8% en 2009, en hausse de 7,7% par rapport à la même période de 2009, au lieu d'une diminution de 5,4% l'année précédente. Pour leur part, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers se sont élevées à 37,2 milliards DH, soit l'équivalent de 4,8% du PIB au lieu de 4,2% en 2009, en progression de 19,4% par rapport à 2009 contre une baisse de 11,8% une année auparavant. Représentant 87,5% de ces recettes, les investissements directs ont augmenté de 28,8%, atteignant 32,5 milliards DH. Quant aux dépenses au titre des investissements et prêts privés étrangers, elles sont passées de 13 milliards DH à 24,1 milliards, soit une entrée nette de 13,1 milliards DH au lieu de 18,1 milliards en 2009. Les dépenses ont concerné principalement les cessions d'investissements directs étrangers qui en représentent 87,6%, engendrant, au titre des IDE, une entrée nette de 11,4 milliards DH, au lieu de 15,7 milliards un an auparavant. Par ailleurs, sur la base des données de la balance des paiements des trois premiers trimestres 2010, le compte des transactions courantes a enregistré un déficit de 29,5 milliards DH contre un solde négatif de 26,7 milliards DH à l'issue de la même période de 2009. Le compte de capital et d'opérations financières s'est soldé, quant à lui, par un excédent de 26,7 milliards DH, en progression de 1,6% par rapport au neuf premiers mois de 2009. Creusement du déficit du compte courant Le creusement de 10,5% du déficit du compte courant est dû notamment à l'augmentation du déficit du solde des revenus, atteignant 8,8 milliards DH contre 3,7 milliards un an auparavant. Ressortis à 97,5 milliards DH, le déficit commercial est demeuré, quant à lui, quasi stable par rapport au niveau observé pendant la même période de l'année précédente. Concernant le solde des services, il s'est inscrit en baisse de 2,2%, se chiffrant à 31,4 milliards DH, consécutivement à la dégradation du déficit des services fournis ou reçus par les administrations publiques et au creusement du solde des « Transports ». En revanche, le solde des transferts courants s'est inscrit en progression de 7%, atteignant 45,4 milliards DH, attribuable principalement à la hausse de 8% des transferts des MRE. La légère augmentation de l'excédent du compte de capital et d'opérations financières recouvre l'expansion de 70% du solde positif des autres investissements s'établissant à 24,6 milliards DH et la baisse du solde des investissements directs, revenu d'un excédent de 3,7 milliards à un déficit de 774,3 millions DH. La dégradation de ce dernier est attribuable essentiellement au désinvestissement des investisseurs étrangers qui a plus que doublé, se situant à 18,4 milliards DH. La hausse importante des autres investissements s'explique, quant à elle, par la forte progression de la monnaie fiduciaire et dépôts passant d'un déficit de 945 millions DH à un excédent de 10,9 milliards, attribuable en grande partie au reclassement des engagements extérieurs au niveau de la rubrique «Monnaie fiduciaire et dépôts».