Le secteur a réalisé un taux de progression annuel moyen de 9%. 300 entreprises potentiellement exportatrices, identifiées par l'étude, devraient bénéficier d'un contrat de croissance à l'export Fonderies, modelage, tôlerie, chaudronnerie, profilage... autant d'industries lourdes qui constituent le tissu métallurgique marocain. Un ensemble de métiers qui pèse 50 milliards de dirhams, dont 14% (7 milliards de DH) sont exportés. Le secteur de la métallurgie a connu un essor considérable, principalement grâce à la politique des grands chantiers mise en œuvre dans le pays depuis le début de la décennie passée. Ports, routes, chemins de fer, BTP sont gourmands en produits métallurgiques, et ont tous connu un réel boom depuis le début des années 2000. Le secteur a ainsi réalisé une croissance soutenue de son activité, avec un taux de progression annuel moyen de 9%. Dans cette tendance, la demande interne reste le principal débouché de cette industrie, 86% de son chiffre d'affaires étant généré sur le marché intérieur. Or les gisements potentiels à l'export sont considérables, et restent largement sous exploités par la profession. Des potentialités dont les opérateurs sont parfaitement conscients. En effet, après être restée sur le banc de touche lors du lancement du plan Emmergence, la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (Fimme) est revenue à la charge en reprenant les choses en main. Pour ce faire, cette dernière a commandité une étude (réalisée par le cabinet Uctora Consulting) livrée fin 2010, et dont les points saillants portent sur l'offre exportable par les industriels de la métallurgie, de la mécanique et l'électromécanique. 28 milliards de DH à eporter en 2015 300 entreprises potentiellement exportatrice, et qui restent pour l'instant absentes sur les marchés étrangers ont été identifiées, et devraient bénéficier du support du Ministère de l'industrie, du commerce et des nouvelles technologies, et de celui du Commerce extérieur pour booster le chiffre d'affaires à l'export. Aussi, parle-t-on aujourd'hui de deux contrats-programmes spécifiques qui ambitionnent notamment l'émergence de l'offre IMME marocaine au niveau international. Et à partir de 2011, la Fédération prévoit être à même de présenter une stratégie industrielle dans le cadre d'un contrat de croissance à export avec le Ministère du Commerce extérieur. Ce qui semble être bien parti. En effet, selon la même étude, le chiffre d'affaire à l'export pourrait exploser, passant de 7 milliards de dirhams en 2009 à plus de 28 milliards en 2015 (3,5 milliards de dollars), rien qu'en conservant le même rythme de progression que celui réalisé entre 2005 et 2008. Pronostic optimiste Optimiste comme pronostique certes, mais qui reste tout à fait réaliste lorsqu'on le rapproche avec la dynamique initiée sur des métiers stratégiques comme l'automobile ou l'aéronautique. Des métiers qui non seulement ont recours à la production métallurgique et mécanique, mais sont également eux mêmes exportateurs dans le même registre. Côté marchés, l'étude recommande le renforcement et le développement des marchés européens traditionnels, tout en soulignant l'attrait des marchés d'Afrique subsaharienne comme relais de croissance non négligeable. Les cours des métaux de base s'envolent Fer, cuivre, zinc, aluminium, plomb, nickel, étain... les cours de tous les métaux se sont envolés au cours de 2010. Quasiment tous ont atteint leur plus haut niveau enregistré depuis 2008. Ainsi, l'indice LMEX (London Métal Exchange) des prix des métaux industriels a atteint un nouveau sommet de 4.134 points le 29 décembre dernier, en hausse de 12% sur un mois et de 48%, par rapport au mois de juin, tiré par les prix du cuivre. En effet, le cuivre a atteint un nouveau record historique de 9.465 dollars la tonne le 29 décembre 2010. Or, les industries métallurgiques sont dépendantes de ces matières premières, qui sont les intrants de leur production. Certains utilisent de la ferraille et des métaux recyclés, mais les prix de ces derniers sont également corrélés aux cours des métaux de base. Une tendance qui influe directement sur les coûts de production des produits finis et des demi-produits en sortie de chaîne. En attendant un renversement du trend haussier, l'enjeu pour les industriels réside en la maîtrise de leurs charges d'exploitation, mais aussi à travers l'optimisation de leur gestion de stocks, afin d'obtenir des coûts moyens pondérés raisonnables pour les matières premières sur le moyen terme. De toute façon, répercuter cette hausse sur les prix de vente est incontournable.