L'union des syndicats professionnels du secteur mène le peloton de tête l La CDT, l'UMT, l'UGTM et l'ODT n'ont pas participé au mouvement Tout porte à croire que les citoyens n'auraient pas à vivre les conséquences de la grève de transport de l'année dernière. Hier matin, alors que les Casablancais se réveillaient bien préparés à une journée de galère, l'activité du transport en commun et des camionneurs au niveau du port paraissait quasi-normale. Grève ou pas grève? «Je suis resté à attendre jusqu'à 7h du matin et je n'ai rien remarqué qui puisse évoquer une grève», témoigne ce chauffeur de grand taxi non syndiqué et qui assure la ligne de Sidi Bernoussi- Centre ville. En effet, l'appel à une grève nationale pour le lundi 8 févier dans le secteur des transports n'aurait pas eu l'effet escompté et n'aura été suivi, en fin de compte, que par une frange de syndicalistes à Casablanca. Cet appel avait été annoncé en pompe, il y a quinze jours, par 57 syndicats, rejoints au dernier moment par 5 nouveaux syndicats, tous représentés au sein de l'Union générale des syndicats professionnels du secteur du transport au Maroc. Contacté dans la matinée du lundi par Les Echos, Mustapha Belkadi, vice- secrétaire général de cette Union, a confirmé que «contrairement à Casablanca, le mouvement de grève a plus réussi au niveau des autres villes». Selon lui, une vague d'arrestations opérées par la police, aurait commencé dès les premières heures de la journée. Les autorités locales n'auraient apparemment pas oublié le bras de fer engagé avec les transporteurs l'année dernière et auraient tout simplement refusé d'accorder l'autorisation pour la grève. «Le droit de grève est garanti par la Constitution. Je ne comprends pas pourquoi les autorités vont jusqu'aux arrestations», proteste Belkadi. Et demain? Parmi les raisons de ce mouvement, l'Union des syndicats professionnels dénonce la non approbation du volet social du dossier des transporteurs, présenté à Karim Ghellab, le ministre de tutelle du secteur. Autre raison et non des moindres aux yeux des grévistes, les amendes trop élevés et les peines privatives de liberté contenues dans le nouveau code de la route. Les autres centrales syndicales, notamment la CDT, l'UMT, l'UGTM et l'ODT avaient, pour leur part, décidé de ne pas suivre le mouvement de ce lundi. «Nous ne sommes ni contre, ni pour ce mouvement de grève et les autres syndicats sont libres de protester lorsqu'ils jugent le moment opportun», explique Abdessamad Annana, secrétaire général du secteur du transport à l'ODT (Organisation démocratique du travail). «Nous avons eu plusieurs rounds de négociations avec le ministre et jusqu'à maintenant, nous avons constaté que nos revendications n'ont pas été prises au sérieux par le gouvernement sur ce volet», ajoute-t-il.