La PME, constituant plus de 95% du marché, est majoritairement familiale et n'intègre pas la dynamique du marché Les petites et moyennes entreprises (PME) sont encore en déphasage par rapport à la dynamique du marché tant national qu'international. Une évidence soulignée par Ahmed Réda Chami, ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, lors de la journée régionale de l'industrie organisée à El Jadida, vendredi dernier. Il a été constaté que les opérateurs du secteur ne se sont pas déplacés en masse. Manque d'information ou désintéressement ? La question reste posée. Pourtant, le ministre est venu avec l'intention manifeste de répondre sur place ou du moins de se consigner à toutes les doléances des industriels. Pour parer aux éventualités, il est arrivé accompagné des représentants des autorités locales et des présidents de la fédération du commerce et des services de la CGEM, du Conseil de région et de la commune urbaine. L'objectif de la rencontre était d'exhorter les patrons des PME à rallier le pacte national pour l'émergence industrielle signé devant SM le Roi, une année auparavant. Pour rappel, les domaines du pacte concernent le développement de Plateformes Industrielles Intégrées (ou P2I) et dont les mesures de 5 points importants ciblent les 4 métiers mondiaux du Maroc (ou MMM) orientés vers les investissements directs (offshoring, automobile, aéronautique et électronique) ainsi que les 2 MMM traditionnels (le textile/cuir et l'agroalimentaire). D'autres mesures ont pour objectifs l'amélioration du climat des affaires et de la compétitivité des PME, et l'adéquation de l'offre formation/ demande en profils. Un budget total de 12,4 milliards DH est prévu pour ces programmes. L'industrie est devenue prioritaire au Maroc car grande pourvoyeuse d'emplois, a dit le ministre. La focalisation se fera essentiellement sur les filières présentant des avantages compétitifs avec une offre exportatrice. Cette dernière permet de réduire le déficit commercial, a fait observer Chami. Tissu fragile La PME tient une place importante dans le tissu économique marocain avec plus de 95% des entreprises. Cependant, ce tissu de PME est fragile, fragmenté et globalement figé. La capacité d'investissement est limitée (sous-capitalisation, niveau d'endettement élevé...). Les compétences managériales et techniques ne sont pas développées. Plus de 90% des entreprises ont un CA inférieur à 50 millions de DH, a précisé le ministre. De plus, les transactions des entreprises, qui demeurent familiales, ne s'intègrent pas dans la dynamique de marché. Les chantiers du gouvernement en cours de mise en œuvre visent à renforcer la compétitivité de la PME tout le long de son cycle de développement et ce, depuis la création (fonds publics-privés et les Cités PME) et pour les entreprises avec un potentiel de croissance (programmes Imtiaz, Moussanada...). Des actions sont également prévues pour les établissements en difficulté. Les entreprises hésitent à s'exposer, c'est pourquoi le personnel des délégations de l'industrie ira relancer les industriels pour expliquer les avantages du pacte.