Une base de données chiffrée sur le sponsoring au Maroc ? Nous n'en sommes pas encore là, car de chiffres, il n'y en a pas de disponibles. Pour l'heure, s'il est question de se faire une petite idée sur ce volet, chacun y va plutôt de sa petite analyse. Le sponsoring, chez nous, a-t-il autant la pêche que sous d'autres cieux? Est-ce un business qui rapporte ? Et si oui, quels sont les sports les plus convoités ? Déjà, pour s'encquérir de la santé du sponsoring sportif et de la communication autour du sport, il faudrait relativiser. Car comparer ce qui se fait au Maroc à d'autres pays, et notamment à la France comme nombreux se plaisent à le faire, ne saurait être un exercice très révélateur. «Ce n'est pas la même taille de marché et ce n'est pas non plus le même pouvoir d'achat», fait savoir Zaki Lahbabi, directeur général de l'agence marketing sportif TSM. Mais tous sont unanimes : le football reste le chouchou des communicateurs. De l'automobile à l'assurance en passant par le crédit immobilier, le transport maritime, l'industrie... l'agro-alimentaire reste le secteur qui associe le plus son image au football. Normal, ses produits sont les plus consommés. Concurrence oblige, les agences spécialisées dans le marketing sportif offrent de plus en plus de solutions pour permettre à l'entreprise de toucher sa cible (panneaux, affichage, maillots, sites officiels...). «La communication par le sport ratisse large... vous y trouvez de tout. Tous les secteurs s'y attellent et les campagnes sont destinées à toutes les catégories et tous les âges», explique Lahbabi. Quel que soit le support, ce qui intéresse les entreprises c'est le retour sur investissement. À chacun son appétit et son budget. D'autres par contre, préfèrent la télévision. «Avec la télévision, vous avez de l'audience. C'est une couverture nationale. Prenez le cas du Raja, quand on fait une audience cumulée sur toute la saison avec une vingtaine de matchs, cela fait 30 millions de télespectateurs», ajoute Lahbabi. Mille et un Marketings Quand il s'agit de réaliser une bonne audience, ce n'est pas les idées qui manquent. Diffuser des matchs de foot, notamment ceux du Hassania d'Agadir et du Chabab Rif Hoceïma, sur la chaîne amazighe, c'est ce que les spécialistes appellent le marketing ethnique. D'autres optent plutôt pour les stades, la presse, Internet et les réseaux sociaux, notamment Facebook. «Tout cet environnement commence à se renforcer», commente le professionnel. L'audience permet aux marques de gagner en temps de visibilité. Pour les clubs, les recettes publicitaires permettent de diversifier les sources de financement car, en plus du sponsoring, le budget des clubs est constitué des droits de télé et de la billetterie. «Pour le cas du Raja, j'estime que le sponsoring doit représenter 40% du budget du club. Cela devrait être la même chose pour le WAC. Pour les autres clubs, c'est très difficile car il y en a qui bénéficient de soutien matériel, en équipements et en infrastructures. Grosso modo, cela devrait varier entre 20 et 40%», indique Lahbabi. Et dans la foulée, le football règne sans partage. «Au Maroc, on s'est rendu compte qu'il y avait peu de sports qui arrivent à concurrencer directement le foot». Et ce n'est pas un hasard si dans le paysage audiovisuel, le football occupe quasiment 90% de la grille sportive. S.B