Les Echos quotidien : Quel est, aujourd'hui, l'état des lieux du marché du sponsoring sportif ? Zaki Lahbabi : Avant de démarrer en 2001, j'avais travaillé pour le compte d'un groupe qui gère le foot et le rugby pendant dix ans. J'ai eu une certaine expérience pour avoir côtoyé des clubs de football et de rugby professionnels, qui m'ont permis d'apprendre pas mal de choses. Pour le football au Maroc, nous avons démarré, dans un premier temps, avec le Raja de Casablanca. Nous avons découvert que ce n'était pas forcément les mêmes réactions, le même environnement de football et de rugby européens. Au fur et à mesure, nous nous sommes clairement rendu compte qu'il y avait des fondamentaux à poser pour faire évoluer les choses. Donc c'est un travail de construction qui prend du temps, mais qui est progressif et qui évolue. Nous arrivons à une situation qui commence à devenir réellement intéressante avec des matchs qui commencent à plaire au public. Vous participez au Salon du sport entant qu'exposant. Quelles sont vos attentes par rapport à cet événement ? En tant qu'agence de marketing spécialisée dans le football, nous sommes un peu obligé de le faire. C'est un endroit où il faut être présent. Personnellement, je n'attends pas grand-chose. Ce n'est pas là que les patrons des clubs viendront acheter les maillots de foot. C'est plus un travail d'image pour faire connaître son entreprise et son métier. Le sponsoring n'est pas assez développé au Maroc. Pourquoi, selon vous ? Avant, c'était plus une relation de dirigeants de clubs avec les chefs d'entreprises, ce qui fait qu'on avait autant d'entreprises qui n'avaient pas une certaine exigence vis-à-vis des clubs. Vous avez des fans, par exemple, qui soutiennent leur club. On n'était pas dans la même logique. Nous nous sommes rendu compte que pas mal d'entreprises étaient un peu refroidies par rapport à cette relation. Elles donnaient des budgets, mais elles n'avaient pas leur prestation assurée avec le club concerné, comme prévu dans le contrat. Au départ, nous avons dû convaincre les partenaires d'investir dans le football. Nous les avons rassuré en leur promettant que leur investissement dans le football ne sera pas vain, car la relation va changer. Aujourd'hui, la relation du sponsor avec le club est plus professionnelle. S.B