Le gouvernement de Abbas El Fassi vient finalement de prendre conscience de l'ampleur des dégâts provoqués par les dernières inondations dans la région du Gharb. L'Exécutif vient en effet de mettre en place un plan d'action doté de 200 millions de dirhams pour atténuer l'impact des effets de ces inondations sur la plaine du Gharb et surmonter les pertes subies à cause des dernières précipitations, indique un communiqué du ministère de l'Agriculture. Sur le montant alloué, une enveloppe budgétaire de 101 millions de DH sera consacrée à un programme global pour l'entretien et la création de pistes et le curage des réseaux d'assainissement, alors que le reste des crédits sera affecté au soutien du programme de reconversion des cultures, précise le ministère. Dans le détail, les mesures de ce plan prévoient le soutien à la reconversion des cultures perdues par des cultures de printemps, à travers la prise en charge de 90% du prix d'acquisition des semences hybrides de maïs, des semences hybrides et populations certifiées de tournesol et des semences certifiées de riz, et 60% du prix des engrais destinés à ces cultures. Pour sauver ce qui reste des infrastructures, le gouvernement a programmé les travaux de curage du réseau des eaux de drainage au niveau de la plaine, l'entretien des pistes, la distribution, à titre gratuit au profit des agriculteurs sinistrés, de 20.000 quintaux d'orge et la vaccination du cheptel. Les opérations sur le terrain seront menées conjointement par la SONACOS (soutien à la reconversion des cultures perdues), l'Office régional de mise en valeur agricole du Gharb (curage du réseau de drainage, entretien des pistes et distribution de l'orge) et l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (vaccination du cheptel). Une zone sinistrée Selon les chiffres officiels, les pluies qui se sont abattues sur la région auraient submergé 45.000 hectares de terres agricoles. Les associations locales avancent, quant à elles, quelque 90.000 hectares de terres inondées et 50 douars sinistrés. Il y a deux semaines, la montée des eaux de l'oued Beth avait en effet obligé les habitants de plusieurs douars à déménager pour se réfugier dans des bivouacs établis dans un stade de football à Sidi Allal Tazi et un autre au poste forestier d'El Manzeh, dans la banlieue de Kénitra. En plus des précipitations, la zone avait été inondée par les crues de l'oued Beth et les retenues du barrage Al Wahda avaient atteint 104%.