Les séparatistes basques de l'ETA menacent de commettre des attentats durant la présidence espagnole de l'UE de ce premier semestre de l'année. Le démantèlement d'une cellule terroriste à Clermont-Ferrand en France la semaine passée, puis l'arrestation de membres de l'ETA alors qu'ils se rendaient au Portugal en fin de semaine confirment ces craintes. Pour les autorités espagnoles, l'arrestation des séparatistes de l'ETA au Portugal dimanche dernier renforce les renseignements de Madrid sur le projet de création d'une base terroriste à partir du pays lusophone. Bien implantée dans le sud-ouest de la France, l'ETA a subi d'importants revers ces deux dernières années et cherche à «délocaliser» certaines de ses activités au Portugal. Selon le ministère de l'Intérieur espagnol, L'ETA entend perturber la présidence espagnole de l'Union européenne en commettant des attentats dans l'une des villes qui abritera l'un des 14 sommets de chefs d'Etat et de gouvernement prévus en Espagne entre ce mois de janvier et juin prochain. Barcelone, Madrid, Séville, Grenade ou Ségovie abriteront des réunions du sommet. L'ETA entend ainsi profiter de l'attention médiatique consacrée à l'Espagne. Elle souhaite profiter du fait que Madrid soit sous les «spotlights» médiatiques européens et internationaux durant ces 6 premiers mois de 2010. Question d'environnement Ce n'est pas la première fois que l'ETA tente de créer une base au Portugal afin d'échapper à la vigilance des policiers espagnols et français. Mais contrairement au sud-ouest français, ETA n'a jamais trouvé un environnement accueillant ou complice au Portugal. Madrid mène une guerre implacable contre les séparatistes basques, auteurs de nombreux attentats et assassinats depuis 30 ans, sans toutefois être arrivés à un démantèlement ou à un arrangement final, comme dans le cas de l'Irlande du Nord et de l'Irish Republican Army. L'ETA attaque régulièrement des cibles touristiques, des infrastructures de transport ou assassine des hommes politiques dans le pays basque. Mais le gouvernement espagnol est déterminé, soutenu par son opinion publique, à combattre le séparatisme basque.