L'inflation s'envole et le coût de la vie pèse sur les ménages en franchissant le seuil de 2%. De ce fait, l'Indice des prix à la consommation (IPC) a affiché une hausse de 2,6% au cours du mois de février 2025 par rapport à la même période de 2024. Une augmentation qui s'inscrit dans la même tendance de janvier 2025 alors que ces chiffres n'incluent pas la période du Ramadan qui sera traitée par l'IPC de mars. Poussée par la flambée de produits alimentaires, l'inflation accélère encore et passe la barre de 2%. L'Indice des prix à la consommation (IPC) a affiché une hausse de 2,6% au cours du mois de février 2025 par rapport à la même période de 2024. Une augmentation qui s'inscrit dans la même tendance de janvier 2025 où l'évolution de cet indice, couvrant un panier fixe contenant 546 articles et 1391 variétés, a affiché une hausse de 2% en comparaison à janvier 2024. Comparé au même mois de l'année précédente, les indices des deux premiers mois de 2025 ont marqué non seulement la seconde hausse mensuelle, consécutive en 2025, soit une rupture qui se confirme avec la tendance à la baisse constatée en décembre 2024, mais aussi l'accentuation de la hausse de 2% en janvier 2025 à 2,6% en février 2025 en comparaison avec les indices mensuelles des mêmes périodes en 2024. L'autre fait méritant d'être relevé est la hausse galopante de la division des produits alimentaires de cet instrument. Dans ce sens, la hausse des produits alimentaires est passée à 4,6% en février 2025, puisque cette division de produits est passé de 126,9 points en février 2024 à 132,8 points en février 2025. Produits alimentaires : hausse des indices des deux premiers mois Ce n'est pas tout. Les indices des deux premiers mois de l'IPC, qui mesure l'évolution du niveau moyen des prix des biens et des services consommés par les ménages, démontrent aussi que la hausse des produits alimentaires, en se référant aux indices des deux premiers mois, est de 3,9% en février 2025 contre 3,3% en janvier 2025. Comparé au même mois de l'année précédente, la hausse de 2,6 au cours du mois de février 2025 est la conséquence directe de la hausse de l'indice des produits alimentaires de 4,6%, toutefois, les produits non alimentaires n'ont évolué que de 1,2%. Ce rebond continue d'exaspérer un sentiment négatif des ménages au sujet de l'évolution du coût de la vie entre l'inflation mesurée et l'inflation perçue ou vécue par les consommateurs alors que ces chiffres n'incluent pas la période de ramadan. En effet, le mois de jeûne a débuté dimanche 2 mars 2025. En attendant des jours meilleurs, l'IPC de mars sera appelé à augmenter davantage avec la persistance de la pression inflationniste qui est appelée à évoluer durant ce mois. Et ce, compte tenu de l'effet attendu du calendrier de ramadan qui est associé à une augmentation des dépenses de consommation des ménages pour la division des produits alimentaires, lesquels représentent 39% du poids de l'IPC. A cela s'ajoute, la période d'Aid El Fitr. De ce fait, la hausse des prix, notamment alimentaires, devrait se maintenir dans les mois qui viennent à des niveaux supérieurs à la moyenne. IPC mensuel : une hausse de 0,3% en février par rapport à janvier Par ailleurs, l'IPC a connu, au cours du mois de février 2025, une hausse de 0,3% par rapport au mois précédent. Cette variation est le résultat de la hausse de 0,6% de l'indice des produits alimentaires et de 0,2% de l'indice des produits non alimentaires. Les hausses des produits alimentaires observées entre janvier et février 2025 concernent principalement les «Fruits» avec 3,3%, les «Légumes» (2,7%) et les «Poissons et fruits de mer», le «Lait, fromage et œufs» et le «Café, thé et cacao» avec 1,0%. En revanche, les prix ont diminué de 0,7% pour les «Viandes» et de 0,6% pour les «Huiles et graisses». Pour les produits non alimentaires, la hausse a concerné principalement les prix des «Carburants» avec 1,9%. Les hausses les plus importantes de l'IPC ont été enregistrées à Casablanca et Fès (0,6%), à Rabat, Meknès, Laâyoune et Beni-Mellal (0,5%), à Oujda et Tanger (0,4%), à Errachidia (0,3%), à Tétouan, Dakhla et Al-Hoceima (0,2%) et à Kénitra (0,1%). En revanche, des baisses ont été enregistrées à Guelmim avec (-0,3%) et à Marrakech, Settat et Safi (-0,2%). Dans ces conditions, l'indicateur d'inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à tarifs publics, aurait connu, au cours du mois de février 2025, une hausse de 0,2% par rapport au mois de janvier 2025 et de 2,4% par rapport à février 2024. Yassine Saber / Les Inspirations ECO