La Banque centrale marocaine prépare le lancement du marché secondaire des créances en souffrance    Les Lions de l'Atlas : entre espoirs et désillusions    À Casablanca, vents de rébellion contre Nabila Rmili au sein du conseil communal    Moralisation de la vie publique : Abdelouafi Laftit recadre les critiques    Diplomatie : la Hongrie veut élargir sa collaboration avec le Maroc    Edito. Encadrement    Assurance maladie obligatoire : peut mieux faire !    PLF 2025 : les amendements déposés ce lundi    Clinique dentaire internationale d'Agadir : Innovation et expertise au service des patients (VIDEO)    La psychiatrie en pleine métamorphose : un voyage à travers ses révolutions    Innovation : KOJO dépose un brevet pour un pain à faible IG    En Mauritanie, un investissement stratégique de Maroc Telecom pour soutenir la transition numérique    El Jadida Floraison d'initiatives culturelles !    Jared Kushner et Ivanka Trump, Viendront- viendront pas à Dakhla    USA: Des membres de la future administration de Trump ont reçu des « menaces »    La Haye : Le Maroc réélu au Conseil exécutif de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques    Liban : Retour triomphal des déplacés au Sud après le cessez-le-feu    Beaucoup reste à faire pour mettre les droits de l'Homme au centre des préoccupations des entreprises (M. Zniber)    CCAF. J1 (Phase de poules. Gr. B): Dayo double buteur face au CD Lunda Sul    LDC. UEFA. J5 / Liverpool - Real : Les Reds plus forts que les Merengues !    LDC. UEFA / J5: Saibari et co-équipiers renversants ! Liverpool époustouflant ! Le Real décevant !    Agadir: Création d'une école de coding accessible gratuitement aux NEET    Revue de presse de ce jeudi 28 novembre 2024    Le Secrétaire général du gouvernement s'entretient avec son homologue gabonais    Maroc-AFD: 150 M€ pour soutenir la généralisation de la couverture médicale obligatoire et le plan pour l'égalité 2023-2026    Le TGV Al Boraq consacré par un timbre de l'ONU    Réforme de l'éducation : le gouvernement veille à la réussite de la feuille de route 2022-2026    Arrestation de cinq individus pour trafic international d'or à Oujda    Akdital boosts Kenitra healthcare with two new facilities    Managem: Hausse de 10% du CA consolidé à fin septembre    CASAMOUJA 2024 : Le street art au cœur des valeurs citoyennes de Casablanca"    SAR le Prince Moulay Rachid: Le FIFM contribue, depuis sa création, à la dynamisation de l'industrie cinématographique du Maroc    L'équipementier automobile Forvia tisse sa toile à Salé    Microsoft lance son AI Tour au Maroc    Temps anormalement chaud ce jeudi 28 novembre    Coupe de la CAF : la RSB entame sa campagne par une victoire face au Luanda Sul    Paris salue l'accord de cessez-le-feu au Liban, appelle à une paix durable dans la région    Les MEDays questionnent les « souverainetés » dans un monde en profonde mutation    Maroc - Pays-Bas : Le Café Littéraire du NIMAR met à l'honneur Chafina Bendahman    Air, terre et mer : L'armée marocaine engagée dans plusieurs exercices    Le bureau politique du PPS apprécie hautement les contenus clairs du message royal à l'occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien    L'écotourisme inclusif au cœur du cinéma    L'ancien président du Raja, Mohamed Aouzal, rattrapé par la Justice    Berkane: La grotte des Pigeons à Taforalt, un trésor archéologique qui séduit les chercheurs    L'ancien président du Raja, Mohamed Aouzal, placé en détention à Casablanca    Festival international du film du Caire : Mohamed Khouyi rafle le prix du meilleur acteur    Rabat : Clôture en apothéose de la 11ème édition du Festival Visa For Music    En attendant un cessez-le-feu : Le Hezbollah cible des bases israéliennes au Golan occupé    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Impayés bancaires : le marché des créances en souffrance fin prêt
Publié dans Les ECO le 28 - 11 - 2024

Annoncée comme imminente, la création d'un marché dédié aux créances en souffrance vise à mieux contenir ces actifs toxiques, dont l'encours global culmine à 94,8 milliards de dirhams à fin 2023. Ce niveau d'exposition pèse sur la qualité des actifs bancaires et limite la capacité des banques à financer l'économie.
Le Maroc s'apprête à franchir un cap décisif avec l'instauration prochaine d'un marché secondaire des créances en souffrance. Depuis septembre, lors d'un point de presse, le gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, en avait esquissé les contours, précisant que le projet atteignait sa phase ultime, et qu'il était «prêt à être soumis au chef du gouvernement pour son inscription dans le circuit d'adoption». Un chantier structurant, fruit de trois années d'efforts concertés entre les différents acteurs, selon le gouverneur de la Banque centrale.
Un encours de près de 95 MMDH
Cette dynamique s'inscrit dans un contexte marqué par une détérioration continue des créances en souffrance qui pèsent lourd sur le paysage bancaire.
Selon le rapport de Bank Al-Maghrib sur la stabilité financière, leur encours a atteint 94,8 milliards de dirhams en 2023, en hausse par rapport aux 89 milliards enregistrés en 2022. Ces créances, qui représentent 8,7% de l'encours total des crédits bancaires, traduisent une fragilité persistante du tissu économique, notamment chez les ménages et les entreprises privées. Les entreprises non financières privées affichent un ratio de créances en souffrance de 12,9%, tandis que celui des ménages s'élève à 10,3%.
Ce phénomène, attribué en partie aux répercussions prolongées de la crise sanitaire et aux tensions inflationnistes, affecte la qualité du crédit et freine les capacités des banques à financer l'économie réelle. Cette situation découle principalement de la contraction des crédits accordés aux entreprises non financières privées, lesquelles concentrent une part importante des créances en souffrance.
Sous l'effet combiné de la baisse des prix des matières premières et d'un désendettement progressif post-pandémique, la dynamique de refinancement s'est affaiblie, accentuant la pression sur les bilans bancaires. Les ménages ne sont pas en reste. Le ralentissement des crédits à la consommation et à l'habitat, deux secteurs essentiels pour les particuliers, reflète une demande en berne. Par ailleurs, leur capacité de remboursement demeure affaiblie par une inflation persistante, bien qu'elle s'affiche en net repli.
«Bad bank»
En cela, la mise en place d'un marché secondaire dédié à ces créances pourrait constituer une solution structurelle. En complément, certaines voix plaident en faveur de la création d'une banque de défaisance, communément appelée «Bad bank», pour mieux contenir ces actifs. Cette entité permettrait d'isoler les actifs compromis afin d'assainir les bilans bancaires.
D'ailleurs, dès 2019, Bank Al-Maghrib avait initié des discussions sur la faisabilité d'un tel dispositif. L'objectif est double : renforcer la stabilité financière tout en optimisant le recouvrement des créances douteuses en s'appuyant sur une gestion spécialisée. Ceci dit, sa mise en place demeure complexe, tant qu'elle nécessite une gouvernance rigoureuse, un financement adapté et une valorisation précise des actifs transférés. Si elle venait à se concrétiser, une telle mesure pourrait agir en complément du marché secondaire des créances, en renforçant le dispositif global de gestion des impayés.
En attendant, la création d'un marché secondaire pour les actifs compromis est perçue comme un levier stratégique pour alléger les bilans des banques, améliorer leur rentabilité et renforcer leur capacité à financer le tissu économique. Consciente des enjeux, Bank Al-Maghrib a renforcé son arsenal pour encadrer efficacement la gestion des créances douteuses. Cet outil s'inscrit dans une série de mesures adoptées par la Banque centrale afin de garantir une gestion rigoureuse des risques.
Parmi eux figure par exemple l'intégration de scénarios de choc dans les stress tests, prenant en compte les fluctuations des taux d'intérêt ou les impacts climatiques. Une démarche proactive qui illustre la volonté de BAM d'anticiper les vulnérabilités systémiques et d'adopter des outils adaptés aux défis émergents. Et, si les ratios de solvabilité et de liquidité des banques marocaines restent largement au-dessus des seuils réglementaires, avec un ratio moyen de solvabilité de 15,5 % sur base sociale, les créances douteuses demeurent une épine dans le pied du secteur bancaire. Leur résolution passera par un cadre institutionnel renforcé et une dynamique économique capable de restaurer la confiance et de relancer le financement de l'économie réelle.
Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ECO


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.