«Sept femmes», «Un homme dans une chambre», «Rêver jusqu'au petit déjeuner», l'œuvre de Carolyn Carlson est pour le moins impressionnante, encore plus lorsqu'on est un grand amoureux de la danse. Véritable référence dans le domaine, la chorégraphe étoile mondialement (re)connue, offrira aux Casablancais une représentation inédite, les 9 et 10 mars prochain au Théâtre Moulay Rachid de Casablanca. L'occasion ainsi pour les amateurs d'art vivant de découvrir l'une des plus grandes figures de la danse contemporaine et de s'y initier en découvrant un spectacle flamboyant : «Double vision». Danse, musique et technologie Réalisé en 2006, «Double vision» est tout juste le trente-quatrième spectacle de la chorégraphe californienne. Né d'une rencontre «transdisciplinaire» entre Carlson et le jeune groupe de création «Electronic Shadow», qui réunit l'architecte Naziha Mestaoui et le réalisateur Yacine Ait Kaci, «Double vision» est une invitation à l'imaginaire. Un solo chorégraphique qui vous porte au milieu d'un univers lyrique et esthétique surprenant, mêlant à la fois technologie et sensibilité créative sur une scène magistralement habillée du costume de la chorégraphe étoile. Les lumières s'éteignent. Installé au fond de son fauteuil, le spectateur n'a devant lui qu'une seule image, celle d'un corps qui ne fait plus qu'un avec son trône, la scène. Ces planches de bois surélevées deviennent alors l'extension du geste. Derrière Carlson, la technologie est transparente, laissant la place à l'émotion d'une perception décalée de la réalité. Le spectacle est une ode au rêve, dépeint par certains comme «une double vision de la réalité», «un poème visuel et sonore sur la relativité de nos perceptions», ou encore «une vision au-delà de la vue». Carslon vu par Benghrib Aujourd'hui directrice du Centre chorégraphique national de Roubaix Nord-Pas de Calais (France), Carslon a derrière elle plus de quarante ans de création. Au cours de sa carrière de chorégraphe, des danseurs, elle en a formé. Parmi eux, le chorégraphe marocain Khalid Benghrib. Il se rappelle : «C'était pour nous un prestige de travailler avec Carlson. D'autant que nous étions plus de 3.000 danseurs à être auditionnés pour faire partie de sa compagnie. Au final, nous étions 4 ou 5 à être sélectionnés». Lorsque Benghrib parle du travail de Carslon, c'est avec une grande excitation à l'idée de la retrouver prochainement à Casablanca, d'autant qu'ils partageront la résidence au Théâtre Moulay Rachid. «Pour moi, c'est une femme très engagée... une grande interprète dans l'âme». «Carolyne c'est Carolyne ! Il n'y en a pas deux», ajoute-t-il avec enthousiasme. «C'est une danseuse à l'univers tellement particulier que tous les danseurs qui ont déjà travaillé avec elle tentent d'en reproduire les caractéristiques». À l'entendre parler de ce monument de la danse, on compte déjà les jours qui nous séparent de sa venue au Maroc. S.A