Le quartier Zqaq Al Romane a été endeuillé par l'écroulement d'une vieille bâtisse qui a causé la mort de cinq personnes. Malgré les efforts de réhabilitation entrepris par l'ADER, le risque zéro n'existe visiblement pas dans une ville aux habitations multi-centenaires. Encore un effondrement mortel dans la médina de Fès lors des récentes intempéries hivernales. Cette fois, c'est dans le quartier Zqaq Al Romane qu'une bâtisse séculaire s'est effondrée en ruine samedi dernier, tuant cinq personnes. Un énième drame après de fortes précipitations. Pourtant, d'importants efforts de réhabilitation du bâti ancien ont été entrepris depuis 2013 par l'Agence de développement et de réhabilitation de la médina (ADER) pour prévenir ces risques. Près d'un demi-milliard de dirhams ont ainsi été investis pour traiter quelque 4.000 logements menaçant ruine. Mais le risque zéro n'existe visiblement pas dans une ville aux habitations multi-centenaires. Le drame du 10 février vient rappeler la nécessité d'une vigilance constante et de mesures préventives renforcées en vue de protéger les habitants des constructions anciennes. Après le drame, la population de la médina réclame davantage de contrôles Cet effondrement a ravivé les inquiétudes des habitants de l'ancienne médina de Fès. En effet, le bâtiment n'était pas répertorié comme étant susceptible de s'effondrer, et nécessitant donc une intervention urgente, selon l'ADER. Pourtant, malgré les visites régulières des comités de surveillance des risques et les plaintes de citoyens, aucun signe évident de détérioration n'avait été détecté. Les riverains appellent donc à «une véritable opération de contrôle des bâtiments mitoyens», à mener conjointement par l'ADER et les services concernés. Quant aux responsables de l'agence, ils imputent le drame à l'effondrement de la toiture, fragilisée par l'absorption de l'eau de pluie, et non à la dégradation des murs. Peu importe les causes, les habitants de l'ancienne médina restent inquiets quant à la solidité des vieilles bâtisses les entourant. Mobilisation post-effondrement Dès les premières heures ayant suivi le drame, les autorités se sont mobilisées pour gérer la situation de crise. Les équipes de l'ADER ont rapidement pris part aux opérations aux côtés des services de la wilaya de Fès, de la protection civile et des forces de l'ordre. Leur objectif immédiat : sécuriser le site de l'effondrement et préserver la sécurité des habitations environnantes. Cette réaction coordonnée a permis de circonscrire les dégâts et de rassurer les résidents. Par la suite, les équipes d'intervention de l'ADER ont entrepris de déblayer les gravats du bâtiment effondré et de consolider les structures restées intactes, afin d'éviter toute aggravation. Les comités compétents mènent également des actions de sensibilisation auprès des habitants sur la nécessité de signaler tout défaut susceptible d'impacter les toitures. L'enjeu est désormais d'effectuer des diagnostics précis sur le terrain pour prévenir de nouveaux drames. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO