L'année 2024 s'est révélée déterminante pour la diplomatie marocaine. En obtenant des soutiens stratégiques, en renforçant ses partenariats internationaux et en jouant un rôle de leader sur la scène africaine, le Maroc a su défendre ses intérêts nationaux tout en consolidant sa position d'acteur clé des relations internationales. L'année 2024 restera une étape charnière pour la diplomatie marocaine. Qu'il s'agisse de la reconnaissance accrue de la souveraineté marocaine sur son Sahara, du renforcement des relations internationales ou de son rôle prépondérant en Afrique, le Maroc a su consolider ses acquis tout en ouvrant de nouvelles perspectives. Portée par une vision stratégique claire et pragmatique, la diplomatie marocaine s'affirme comme un moteur de stabilité et de développement à l'échelle mondiale. Le Sahara marocain, un sujet clé Le dossier de la cause première de la Nation, celui du Sahara marocain, est resté au centre des priorités diplomatiques du Royaume en 2024. Et comme clairement souligné par le Roi Mohammed VI, le 11 octobre 2024 à l'ouverture de la session parlementaire, «le Sahara marocain, loin d'être un simple enjeu régional, est désormais au cœur des ambitions stratégiques du Maroc pour son développement et son rayonnement global». D'ailleurs, au cours de l'année écoulée, l'une des avancées majeures dans ce domaine a été la reconnaissance officielle et assumée par la France de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud. Annoncée lors de la visite d'Etat du président Emmanuel Macron à Rabat, en octobre dernier, cette décision marque un tournant dans les relations bilatérales entre les deux pays. À cette occasion, plusieurs accords bilatéraux ont été signés, notamment dans les domaines de l'éducation, de la culture et des énergies renouvelables, renforçant les liens économiques et stratégiques. Cette reconnaissance s'inscrit dans une dynamique internationale plus large. Par exemple, au début de l'année, le Japon a réitéré son soutien au Plan d'autonomie marocain, tandis que des pays africains comme le Gabon et le Sénégal ont ouvert des consulats dans les provinces du Sud. Par ailleurs, la résolution 2756 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée en 2024, a souligné la pertinence de l'Initiative marocaine d'autonomie, renforçant encore plus sa légitimité à l'échelle internationale. Des partenariats internationaux renforcés Sur le plan des relations bilatérales, l'année qui s'achève a été marquée par une intensification des échanges avec des partenaires historiques et émergents. En Europe, le Maroc a renforcé ses liens économiques et stratégiques couvrant des secteurs clés comme la transition énergétique, les infrastructures et l'agriculture durable. On citera, comme exemple, l'accord signé avec l'Allemagne pour la création de centrales à hydrogène vert, s'inscrivant dans la lutte contre le changement climatique. De plus, avec l'Espagne, un partenariat stratégique pour la gestion des ressources hydriques a vu le jour, en réponse aux défis posés par la sécheresse. En Asie, aussi, la Chine a investi dans la construction d'un parc industriel au nord du Maroc, visant à en faire un hub manufacturier pour l'Afrique. Le Japon, pour sa part, a renforcé sa coopération technologique en lançant un programme de bourses pour les étudiants marocains dans des disciplines scientifiques de pointe. Sur le continent américain, le Maroc s'est positionné comme un partenaire stratégique pour des pays d'Amérique latine tels que le Brésil et le Chili, avec lesquels il partage une vision de coopération Sud-Sud. Ces initiatives témoignent de la diversification stratégique des relations extérieures du Royaume et de sa capacité à s'adapter aux opportunités globales. Leadership africain Fidèle à son engagement en faveur de la coopération Sud-Sud, le Maroc a multiplié les initiatives sur le continent africain en 2024. L'un des projets phares reste le gazoduc Nigeria-Maroc, qui a connu des avancées significatives cette année. Destiné à alimenter en énergie 14 pays africains, ce projet incarne la vision marocaine d'un développement intégré et solidaire. En 2024, ce projet a franchi une étape décisive avec l'approbation de plusieurs bailleurs de fonds internationaux. Des consultations techniques se sont également tenues en Côte d'Ivoire et au Ghana pour assurer une intégration harmonieuse du projet. En parallèle, le Maroc a joué un rôle actif dans la médiation de plusieurs conflits régionaux, affirmant son statut de promoteur de la paix et de la stabilité en Afrique. C'est notamment le cas en Libye, en offrant un cadre de négociation à Bouznika pour rapprocher les parties en conflit. Des succès dans les organisations internationales Le Maroc a continué de briller sur la scène internationale en 2024. Parmi ses succès notables, on compte son élection à la présidence du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies. Cette nomination reflète la reconnaissance internationale des efforts du Royaume en matière de droits humains et de dialogue inclusif. Le Maroc a également été élu à la vice-présidence d'Interpol pour la région Afrique, consolidant ainsi son rôle dans la lutte contre la criminalité transnationale. Ce n'est pas tout, car parallèlement à son action politique et économique, le Maroc a poursuivi sa diplomatie culturelle et spirituelle. La Fondation Mohammed VI des Oulémas africains a renforcé son rôle en promouvant un islam modéré et en soutenant les initiatives de coexistence religieuse sur le continent. De plus, le Royaume a accueilli en 2024 plusieurs forums internationaux sur le dialogue interreligieux, réaffirmant sa position en tant que modèle de tolérance et de diversité culturelle. Une diplomatie modernisée En interne, 2024 a été marquée par une réorganisation majeure du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération africaine. Cette réforme, adoptée en novembre, vise à rendre la diplomatie marocaine plus agile et efficace face aux enjeux contemporains. Parmi les nouveautés, un département dédié au climat et à l'environnement a été créé, illustrant l'engagement du Maroc dans la lutte contre le changement climatique. Par ailleurs, un nouveau programme de formation diplomatique a été lancé pour équiper les jeunes diplomates marocains d'outils modernes. Sami Nemli / Les Inspirations ECO