Le groupe bancaire Société Générale a annoncé lundi la suppression d'environ 900 postes à son siège, «sans départs contraints», soit 5% des effectifs du siège, dans le cadre d'un vaste plan de réduction des coûts lancé par son nouveau directeur général Slawomir Krupa. «L'objectif est de regrouper et mutualiser certaines activités et fonctions, de supprimer des strates hiérarchiques pour alléger les processus de décision» et de «redimensionner certaines équipes» notamment dans l'informatique et les achats, a expliqué le groupe français dans un communiqué. Ce plan de suppression de postes est le premier lancé par Slawomir Krupa, qui dirige la banque depuis mai 2023. Son ampleur est quasiment doublée par rapport aux informations publiées le 19 janvier par l'agence Bloomberg, qui faisait état d'un plan prévoyant plus de 500 postes supprimés. 1,7 MM€ économisés Krupa a annoncé le 18 septembre un nouveau plan stratégique comprenant «des économies brutes de coûts d'environ 1,7 milliard d'euros à horizon 2026» par rapport à 2022. Ce montant inclut environ 700 millions à trouver dans des «nouveaux projets lancés dans l'ensemble des entités du groupe afin notamment de rationaliser les systèmes d'information, d'optimiser les processus d'achats ou de simplifier l'organisation», selon le communiqué. Slawomir Krupa cherche à relancer la banque après une quinzaine d'années en dents de scie sous la houlette de Frédéric Oudéa. Aux commandes du groupe comme président ou comme directeur général entre 2008 et 2023, sa direction avait été rythmée par les crises et les scandales (conséquences de l'affaire Kerviel, mise en cause de la banque dans l'affaire Panama Papers ou encore perquisition l'an dernier au siège sur le dossier d'évasion fiscale «cumcum»…). En France, le groupe a en particulier fusionné Société Générale et les banques du groupe Crédit du Nord – une filiale – sous l'enseigne SG, visant «une plus grande efficacité du réseau de détail», avec «une base de coûts réduite».La fusion des réseaux de banque de détail en France s'accompagne d'une réduction importante du nombre d'agences – 1.450 agences prévues en 2025 contre 2.100 cinq ans plus tôt – avec 3.700 postes supprimés, un «effort» réparti entre 2023 (environ 30%), 2024 (50 %), 2025 (20%), sans départs contraints. Les syndicats inquiets Les économies attendues avec cette fusion étaient déjà intégrées dans le plan de 1,7 milliard d'euros annoncé en septembre, de même que les synergies de coûts prévues avec le rachat de LeasePlan par sa filiale de crédit-bail automobile ALD. Présentées lundi aux instances représentatives du personnel, les suppressions de postes au siège se feront «au travers de mobilités internes, de transitions d'activité ou de départs volontaires», a précisé la Société Générale. La mise en œuvre de ces mesures est envisagée à l'issue d'une consultation des représentants du personnel au deuxième trimestre. Plusieurs syndicats avaient fait part ces derniers jours de leurs inquiétudes, d'autant que des informations avaient fuité dans la presse – la direction restant muette. La CGT attendait notamment «un exposé honnête et transparent de l'ampleur des réorganisations, de leurs réelles justifications économiques, de leurs motivations et de leurs objectifs à moyen ou long terme», Le groupe Société Générale emploie quelque 56.000 personnes en France, sur 117.500 dans le monde, selon son dernier document de référence. Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ECO