La Société Générale a annoncé une réorganisation de sa banque de détail enFrance via un projet de rapprochement entre les enseignes Crédit du Nord et Société Générale qui prévoit notamment la fermeture de 600 agences d'ici à 2025. La Société Générale va fusionner ses réseaux de détail Société Générale et Crédit du Nord en raison notamment de l'évolution des comportements des clients lors de la crise du Covid-19. Ce projet va entraîner la fermeture de 600 agences d'ici à 2025. Dans un communiqué publié lundi 7 décembre, le groupe bancaire a indiqué que le conseil d'administration de la Société Générale et celui de Crédit du Nord avaient validé le lancement du projet de rapprochement entre leur deux enseignes, qui avait été présenté en septembre. "Notre objectif est d'anticiper l'évolution des comportements des clients dans les années qui viennent dans un environnement pour les banques de détail qui évolue très vite et très profondément", a souligné Sébastien Proto, directeur général adjoint du groupe. Le groupe anticipe une accélération de cette évolution au sortir de la crise sanitaire, avec un recours accru aux services en ligne et des attentes encore plus fortes de réactivité et d'immédiateté dans les services bancaires. Ce rapprochement devrait permettre une réduction nette de la base de coûts de plus de 350 millions d'euros en 2024 et d'environ 450 millions d'euros en 2025 par rapport à 2019, a indiqué le groupe. Il prévoit notamment de faire passer le nombre d'agences d'environ 2 100 actuellement à environ 1 500 pour fin 2025, mais le groupe assure qu'il n'y aura pas de départs contraints. Les syndicats craignent cependant de nombreuses suppressions d'emplois, en raison des doublons entre les deux structures. La CFDT du Crédit du Nord avait estimé que les deux banques pourraient perdre au moins "entre 3 000 et 5 000 emplois". L'entité combinée entre Société Générale et Crédit du Nord vise une rentabilité des fonds propres normatifs dans le cadre de Bâle 3 d'environ 11 % à 11,5 % en 2025. Le groupe bancaire veut également accélérer le développement de sa filiale de banque en ligne Boursorama pour laquelle il veut doubler le nombre de clients dans les prochaines années. Celle-ci a désormais pour objectif d'atteindre plus de 4 millions de clients en 2023 et 4,5 millions en 2025, après avoir conquis plus de 2 millions de clients en cinq ans. La phase accélérée d'acquisition de nouveaux clients jusqu'en 2023 occasionnera une perte cumulée d'environ 230 millions d'euros sur la période, indique Société Générale. Mais Boursorama devrait renouer avec les bénéfices en 2024, année pour laquelle le résultat net est attendu à 100 millions d'euros. En 2025, le résultat net devrait atteindre 200 millions d'euros. Confronté à un environnement durable de taux bas et à un contexte économique dégradé par la situation sanitaire, Société Générale lutte pour préserver sa rentabilité. Mi-novembre, la banque avait déjà annoncé la suppression nette d'environ 640 postes en France qui concerneront ses activités de marché, de métiers titres et certaines directions centrales. Le groupe bancaire envisagerait également, selon des sources à Reuters, de céder sa filiale de gestion d'actifs Lyxor afin d'améliorer son bilan. À la Bourse de Paris, l'action Société Générale progressait de 0,21 % à 18,33 euros dans les tout premiers échanges, alors que le CAC 40 se repliait de 0,36 % au même moment.