Après la Vision 2020, le secteur touristique a été doté d'une feuille de route quadriennale. Mobilisant 6,1 MMDH, ce nouveau plan stratégique ambitionne d'attirer 17,5 millions de touristes en 2026, contre quelque 11 millions en 2022. Contribuant à hauteur de 7% au PIB national, le tourisme a été doté d'une nouvelle feuille de route quadriennale (2023-2026) visant à replacer le secteur, durant cette troisième décennie de règne, au centre des priorités nationales. Mobilisant une enveloppe budgétaire de l'ordre de 6,1 MMDH sur quatre ans, cette feuille de route stratégique ambitionne d'attirer 17,5 millions de touristes en 2026 contre quelque 11 millions en 2022. Il est question aussi d'atteindre 120 MMDH de recettes en devises sachant que celles-ci se sont élevées à 91,29 MMDH en 2022 et 78,6 MMDH 2019. Sur le plan de la création d'emplois, le repositionnement du tourisme, comme secteur clé de l'économie nationale, permettra la création de 200.000 nouveaux postes pérennes, dont 80.000 emplois directs, à l'horizon 2026. Pour rappel, le nombre d'emplois directs dans le secteur s'est établi à 550.000 en 2019, soit 5% de la population active. Pour y arriver, la feuille de route table sur plusieurs leviers de compétitivité. Parmi eux, on peut citer le renforcement du transport aérien à travers l'augmentation de la capacité et la multiplication des vols point à point, ainsi que la restructuration de l'offre touristique autour de filières diversifiées. Il est également prévu de stimuler l'investissement public/privé afin de renforcer la capacité hôtelière et de développer une nouvelle offre d'animation, avec une promotion orientée vers les produits touristiques. Neuf filières et dix laboratoires d'impulsion Dans le cadre de cette feuille de route, l'offre touristique est structurée autour de neuf filières thématiques mettant en avant les potentialités et avantages concurrentiels. Parmi elles, sept sont dédiées au tourisme international et deux au tourisme interne, en plus de cinq autres filières, à vocation transverse, de valorisation et de préservation du patrimoine immatériel. Cette nouvelle logique de l'offre touristique a été repensée autour de l'expérience client, passant ainsi d'une logique de destination à une logique de filières. La finalité est de permettre d'offrir aux différentes typologies de visiteurs une expérience touristique alignée sur les nouvelles tendances et demandes nationales et internationales. Pour accompagner la mise en œuvre de ces filières, dix laboratoires d'impulsion, relevant des secteurs public-privé et d'ingénierie touristique, sont déjà lancés par la SMIT, dans le cadre de la nouvelle feuille de route touristique 2023-2026. Composé d'une équipe multidisciplinaire, notamment des acteurs publics, privés et des experts du domaine touristique, ce laboratoire d'impulsion devra cristalliser les trois leviers identifiés dans le cadre de la nouvelle feuille de route stratégique du tourisme pour le développement de ce créneau. Il s'agit, en l'occurrence, de l'épineuse question de l'adaptation de l'offre à la demande et au pouvoir d'achat des nationaux puisque l'hébergement classique ne peut pas, à lui seul, répondre aux besoins de la clientèle marocaine hétérogène. Trois commissions nationales et 12 commissions régionales Afin de garantir le succès de cette feuille de route et la traduire dans la réalité, une nouvelle gouvernance a été mise en place, à travers la création d'une Commission nationale interministérielle du tourisme (CNIT). Présidée par le Chef du gouvernement, elle est composée des parties signataires de la Convention-cadre de partenariat pour le déploiement de la feuille de route stratégique du secteur du tourisme 2023-2026. Il est également prévu de mettre en place deux commissions nationales, à savoir la Commission aérienne et la Commission produit «Offre/Demande». À cela s'ajoute la constitution de 12 commissions de suivi des plans régionaux présidées par les walis des régions ainsi qu'une structure d'animation centrale et des structures d'animation régionales, qui sont des relais au niveau local. Par ailleurs, des laboratoires d'impulsion institutionnalisés, constitués chacun d'une équipe multidisciplinaire, assureront le dialogue entre le public et le privé. Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO