Des dizaines de millions de personnes sont confrontées à une canicule qui persistait ce dimanche dans l'hémisphère nord, avec des incendies violents en Californie mais aussi des intempéries exceptionnelles en Asie, nouvelle illustration du réchauffement climatique. Aux Etats-Unis, «une vague de chaleur accablante et extrêmement dangereuse doit frapper l'Ouest ce week-end, de même que certains endroits dans le Sud», a alerté le Service météo national (NWS). «Plusieurs records de températures sont probables et des problèmes de qualité de l'air seront courants dans plusieurs régions des Etats-Unis », a estimé le NWS. Samedi soir, la ville de Phoenix, métropole de l'Arizona dans le sud-ouest américain, a enregistré 47°C, pour le 16e jour consécutif de maximales au-delà de 43°C. Dans la célèbre Vallée de la Mort, en Californie, le thermomètre a grimpé jusqu'à 51°C. Dans le sud de cet Etat, les pompiers luttent depuis vendredi contre plusieurs feux très violents qui ont ravagé plus de 1.214 hectares et entraîné l'évacuation de la population. D'autres régions des Etats-Unis sont de leur côté à risque d'importantes intempéries. «Des orages forts à violents, de fortes pluies et des inondations sont possibles dans plusieurs endroits, particulièrement et malheureusement en Nouvelle-Angleterre, déjà saturée» par de récentes précipitations, selon le Service météo national. Au Canada, plus de 10 millions d'hectares ont déjà brûlé cette année, un total bien supérieur à tout ce que le pays a déjà connu, selon un bilan qui reste provisoire avec 906 feux toujours actifs samedi dans le pays, dont 570 considérés hors de contrôle, selon les chiffres nationaux du Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC). Alerte rouge En Europe, où le réchauffement évolue à un rythme deux fois plus rapide que la moyenne mondiale selon les experts, plusieurs pays souffrent également. En Italie, 16 villes sont en alerte rouge dimanche sur l'ensemble du territoire, avec des températures attendues de 36/37°C de Rome à Bologne, avant un pic redouté en début de semaine prochaine. Rome était écrasée par un soleil de plomb. Mais pas de quoi dissuader les visiteurs qui prennent d'assaut musées et sites antiques. L'Allemagne n'est pas épargnée : samedi, les températures les plus élevées ont été mesurées dans la ville bavaroise de Möhrendorf-Kleinseebach (37,9 degrés), alors qu'il faisait 35°C à Berlin et 34°C à Munich. En Grèce, l'Acropole d'Athènes restera fermée aux heures les plus chaudes de la journée (entre 11h30 et 17h30 locales, soit 8h30 et 14h30 GMT) pour le troisième jour consécutif, alors que les températures pourraient atteindre 41°C dans le pays. Les autorités grecques ont invité la population à la plus grande prudence et ont mis en garde contre le risque élevé d'incendies. Canicules meurtrières En Asie, ce sont les intempéries qui se multiplient. Le Japon a émis des alertes aux coups de chaleur dimanche pour des dizaines de millions de ses habitants, vivant dans 20 des 47 préfectures du pays, alors que des températures proches des records s'abattent sur une large partie du pays. À Tokyo, la température atteint les 36°C. Le pays fait également face à des pluies torrentielles qui ont fait au moins huit victimes, dont un homme retrouvé mort samedi dans une voiture inondée dans le nord. En Corée du Sud, les sauveteurs luttent pour atteindre des personnes piégées dans un tunnel inondé, les fortes pluies de ces derniers jours ayant fait au moins 33 morts et dix disparus, notamment à la suite de glissements de terrain. Dans le nord de l'Inde, les pluies de mousson incessantes auraient tué au moins 90 personnes, à la suite d'une chaleur torride. Les services météo de Chine ont eux émis plusieurs messages d'alerte, prévoyant des températures pouvant atteindre les 45°C dans la région partiellement désertique de Xinjiang, et 39°C dans la région méridionale de Guangxi. La chaleur est l'un des événements météorologiques les plus meurtriers, a rappelé récemment l'Organisation météorologique mondiale. L'été dernier, en Europe seule, les fortes températures ont causé plus de 60.000 décès, selon une récente étude. Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO