Que ce soit en Europe, en Chine, aux Etats-Unis ou au Japon, des températures records ont submergé en week-end dans les quatre coins du monde, contraignant les autorités à prendre des mesures drastiques. Une canicule record persistait dimanche dans le monde, de l'Europe à la Chine en passant par les Etats-Unis. L'Italie, du nord au sud, connaît une vague de chaleur avec des records historiques de températures attendus dans les prochains jours. Dimanche, 16 villes sont en alerte rouge sur l'ensemble du territoire, avec des températures attendues de 36/37°C de Rome à Bologne, avant un pic redouté en début de semaine prochaine. Le Centre météo italien dit craindre "la vague de chaleur la plus intense de l'été mais aussi une des plus intenses de tous les temps". En Allemagne, les températures les plus élevées samedi ont été mesurées dans la ville bavaroise de Möhrendorf-Kleinseebach (37,9 degrés). Par ailleurs 35°C ont été relevés à Berlin et 34°C à Munich. Le mois de juin a été le deuxième plus chaud jamais enregistré en France où plusieurs départements ont été placés en vigilance orange canicule depuis mardi. La Grèce souffre elle aussi d'une canicule, qui contraint les autorités à fermer l'Acropole d'Athènes aux heures les plus chaudes de la journée dimanche pour le troisième jour consécutif, alors que les températures pourraient atteindre 41°C dans le pays.
Aucune région du monde épargnée
En Espagne, une nouvelle vague de chaleur est attendue entre lundi et mercredi après un bref répit ce week-end à l'issue d'une semaine où les températures ont dépassé les 40°C en Andalousie (sud) ainsi qu'aux îles Canaries. L'Afrique du Nord est également touchée. Au Maroc, une nouvelle vague de chaleur est annoncée jusqu'à mardi, avec des températures variant entre 37 et 47°C dans plusieurs provinces, selon la Direction générale de la météorologie (DGM). De l'autre côté du globe, le sud des Etats-Unis rôtit sous la chaleur : plusieurs dizaines de millions d'Américains, de la Californie au Texas, ont subi des températures dangereusement élevées qui devraient atteindre un pic au cours du week-end. En Californie, dans la vallée de la Mort - l'un des endroits les plus chauds du globe - de nouveaux pics de température sont attendus dimanche, possiblement jusqu'à 54°C, après que 48°C y ont été relevés samedi midi. Plusieurs dizaines de millions d'Américains subissaient, vendredi 14 juillet, des températures dangereusement élevées. En cause, une forte vague de chaleur allant de la Californie (Côte ouest) au Texas, et jusqu'à certains endroits de Floride (Côte est).
Un dôme de chaleur
Un dôme de chaleur sévit depuis le début de la semaine au-dessus des Etats désertiques du Sud-Ouest, entraînant de sérieux risques pour la santé des personnes âgées, des travailleurs du bâtiment, des livreurs, des sans-abri... Le dôme de chaleur est un phénomène météorologique lié à la présence d'un anticyclone de blocage qui persiste à un même endroit, provoquant la stagnation des masses d'air chaud. Cette zone de haute pression favorise également la descente de l'air, qui, sous l'effet de la compression, réchauffe l'atmosphère. A mesure que la chaleur piégée continue de se réchauffer, le système agit comme un couvercle sur une casserole. En Arizona, l'un des Etats les plus affectés, la vie quotidienne ressemble désormais à un marathon contre la chaleur. Phoenix, la capitale de l'Etat, a enregistré vendredi son quinzième jour d'affilée au-dessus de 43 °C, selon les services météorologiques américains, le NWS. En Asie, plusieurs provinces du sud et sud-est de la Chine vont connaître des températures élevées au cours du week-end, atteignant 35 à 40°C, selon l'Observatoire météorologique central. Dans certaines parties du nord-ouest, certaines villes pourraient même dépasser les 40°C. Au Japon, les autorités ont appelé la population à la prudence alors que les températures devraient atteindre dimanche et lundi les 39°C dans l'est du pays, selon le prévisionniste local.
La canicule, un phénomène des plus meurtriers au monde Au niveau mondial, le mois de juin a été le plus chaud jamais mesuré, selon les agences européenne Copernicus et américaines Nasa et NOAA. Puis, la première semaine complète de juillet a été à son tour la plus chaude jamais enregistrée, selon des données préliminaires de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Les émissions de gaz à effet de serre accroissent la puissance, la durée et le rythme de répétition des vagues de chaleur, selon des experts. Invisible, contrairement aux inondations et aux incendies, la chaleur est un phénomène météorologique des plus meurtriers au monde, rappelle l'OMM. L'été dernier, en Europe seule, les fortes températures ont causé plus de 60.000 décès, selon une récente étude. Le problème est pourtant régulièrement sous-estimé. La semaine dernière, le comté de Maricopa, le plus peuplé d'Arizona, a publié un rapport comptabilisant 425 morts de la chaleur au cours de l'été 2022, un chiffre en hausse de 25% par rapport à l'année précédente. Il est toujours difficile d'attribuer un événement météorologique particulier au changement climatique, mais les scientifiques martèlent que le réchauffement de la planète, lié à la dépendance de l'humanité aux énergies fossiles, est responsable de la multiplication et de l'intensification des vagues de chaleur dans le monde.