Le ton est définitivement donné. Après l'optimisme du Haut-commissariat au plan, qui prédit une croissance de 3,6% l'an prochain, place à la sérénité du gouvernement. D'ores et déjà, l'Exécutif, qui vient tout juste de rendre publiques les principales orientations du budget des trois prochaines années, se montre plus positif que notre INSEE national, du moins pour l'exercice 2024. L'équipe gouvernementale ambitionne un accroissement de 3,7% du PIB en 2024, de 3,6% en 2025 et de 4% en 2026. Ceci dit, le gouvernement se sera trompé de trois ans dans ses prévisions de croissance, puisqu'il comptait déjà faire progresser le PIB de 4% en 2023, alors qu'en réalité il ne croîtrait que de 3,4%. Un trop plein de confiance mis à mal par un contexte international perturbé (guerre en Ukraine, inflation...) impactant, notamment, la demande extérieure exprimée au Maroc, mais aussi par une sécheresse tenace qui ne permet pas de tirer le plein potentiel de la valeur ajoutée agricole. Et comme chat échaudé craint l'eau chaude, l'Exécutif se montre bien plus réaliste dans ses hypothèses pour les trois prochaines années. Une production céréalière moyenne contenue à 75 millions de quintaux, un taux de change dollar/dirham stabilisé à 9,80 DH, un cours du gaz butane inscrit dans un trend baissier (500 dollars la tonne en 2024, puis 450 pour 2025 et 2026) et une inflation qui retrouve, petit à petit, des niveaux normaux (3,4% pour 2024, puis 2% pour 2025 et 2026). La détérioration des perspectives économiques mondiales pourraient faire voler en éclats toutes ces belles prévisions. Restons vigilants ! Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO