Mahmoud Allioua, président du Collectif marocain de volontariat Les Echos : Dans quel cadre le Collectif marocain du volontariat a-t-il été créé ? Mahmoud Allioua : Le Collectif marocain du volontariat a été créé le 15 octobre dernier, sur la base de l'expérimentation du programme concerté Maroc (PCM) par l'outil FAP (Fonds d'appui aux projets). L'objectif est de mettre en place un système de gestion du volontariat marocain, et d'expérimenter des missions de volontariat à travers le pays pour 56 jeunes de 18 et 30 ans. Initié par une association française (ADICE), le projet est développé en partenariat avec sept associations marocaines membres du PCM. En quoi consistent les actions de votre Collectif ? Les actions du collectif consistent à animer des «centres ressources», et à coordonner l'action de terrain sur le suivi du mouvement des volontaires envoyés et accueillis entre les sept associations membres du PCM et l'association française chef de file, et ce avec l'appui d'un coordinateur national. Notre objectif est, également, de renforcer les capacités des associations marocaines en matière de gestion du volontariat, et à réaliser des actions de sensibilisation et de plaidoyer auprès des autorités et des partenaires afin de reconnaître le volontariat comme levier de promotion de citoyenneté des jeunes marocains. On a souvent tendance à confondre «bénévolat» et «volontariat». Pouvez-vous nous éclairer sur ce point? Les volontaires sont des jeunes avec ou sans cursus scolaire, qui contribuent par leurs compétences au développement local dans le cadre d'une mission au sein d'une structure associative (maison des jeunes, maison des étudiants,...) durant une période déterminée (3 mois) où ils sont totalement pris en charge (déplacement, hébergement et restauration). Si le volontariat fait l'objet d'un contrat entre l'association et le volontaire, le bénévole, lui, ne signe aucun document écrit. Il est lié avec l'association par un contrat moral. «Être utile» est le seul leitmotiv du bénévole. Comment vos actions sont-elles financées ? Nos actions sont financées dans le cadre du PCM par le ministère français des Affaires étrangères via une association française dénommée «Solidarité laïque», qui assume la responsabilité de chef de file de l'ensemble du programme. Dans le cadre du partenariat, nombreuses sont les aides financières, à savoir la Fondation de France, la région Nord-Pas-de-Calais, l'INDH, l'Entraide nationale, l'ADS, l'Agence de développement de l'Oriental, et les communes locales. Quels sont les grands projets prévus pour l'année 2010 ? Le collectif a pour perspectives 2010 les axes suivants : le travail sur le plaidoyer dans le cadre du PCM3 avec l'association ADICE, la consolidation du CMV avec l'instauration d'une équipe opérationnelle et par de nouvelles adhésions, la promotion du volontariat national, et l'identification de nouveaux partenaires nationaux et internationaux.