S'exprimant sur des sujets d'actualité économique, Driss Boutti, président de l'Union régionale de la CGEM Agadir Souss-Massa, est revenu sur les principales priorités de la région, notamment la nécessité d'une meilleure captation de la valeur ajoutée, un positionnement régional à vocation africaine et le renforcement de la question de connectivité… Détails. Moins d'une année après la prise des commandes de la section patronale d'Agadir Souss-Massa pour le mandat 2022-2024, Driss Boutti, président de l'Union régionale de la CGEM Agadir Souss-Massa, s'est livré, vendredi dernier, à un exercice de questions-réponses dans le cadre d'une rencontre initiée, à Agadir, par le club régional de la presse. Interagissant à la question du classement de la région Souss-Massa occupant une place presque médiane en termes de contribution régionale à la création de richesses du pays (6,7% dans le PIB national), Driss Boutti avait souligné que «plusieurs leviers qui peuvent consolider cette position continue d'échapper aux agrégats économiques du territoire». De l'avis du président de l'Union régionale de la CGEM, «la captation de la valeur ajoutée au sein de la région reste une question primordiale en vue de renforcer sa vocation à l'export». Mettant l'accent sur les potentialités de la région d'Agadir Souss-Massa, Driss Boutti a fait savoir que «la région est forte en matière de production, mais beaucoup reste à faire en termes de valorisation et de transformation avec une meilleure captation de valeur ajoutée et par conséquent plus de création d'emplois». Selon le président de la section patronale, «une grande partie de la valorisation de la production régionale se fait en dehors du ressort territorial de la région, alors qu'au même titre que les importations, la plupart des exportations de la région se font via Tanger Med, d'où l'idée d'installer un port sec à Agadir». Agadir-Dakar : une ligne maritime à partir de mai 2023 «C'est un gain pour la région afin de générer de la valeur économique au sein de la région. Pour mieux développer cette clé de développement, on compte également intégrer des lignes de cabotage reliant Agadir à l'enceinte portuaire de Tanger afin de gagner, d'abord, en matière de transit time et durée de vie des produits, mais aussi de réduction de l'empreinte carbone», explique-t-il. De surcroît, le transvasement des produits acheminés au départ des pays subsahariens sera réalisé au niveau d'Agadir avant d'être acheminés vers d'autres destinations. Dans l'immédiat, le président de l'Union régionale d'Agadir Souss-Massa a insisté sur la vocation africaine du Maroc en général et de la région Souss-Massa en particulier. Etant donné que le Maroc a signé plus de 1.000 accords de coopération avec les pays africains, les hommes d'affaires marocains, y compris de la région d'Agadir Souss-Massa, doivent mieux capitaliser sur cet acquis afin de renforcer les échanges avec les pays subsahariens. «Il est donc primordial de tourner notre regard vers l'Afrique qui demeure le marché de l'espoir et le futur moteur de croissance», explique-t-il. Sur ce dernier point, le président de la section patronale a annoncé qu'à partir du mois de mai 2023, la première ligne hebdomadaire reliant Agadir à Dakar sera lancée. En attendant, le président de la CGEM régionale a insisté sur le fait de doter le territoire d'un port commercial à vocation internationale à l'image de ce que représente la région dans la cartographie actuelle du Maroc. «L'idée d'installation d'un nouveau port commercial est déjà de mise au sud d'Agadir à travers le lancement des études», avait-il annoncé. Une nouvelle zone agricole à Oued Massa Mettant l'accent sur la nécessité d'améliorer la connectivité de la région, Driss Boutti a déclaré qu'il est primordial de prolonger l'autoroute Marrakech-Agadir pour qu'elle relie la province de Tiznit, et de là à joindre la voie express reliant les provinces du Sud. Et ce, en plus du prolongement de l'actuelle voie de contournement Agadir Nord-Est jusqu'à Imssouane pour développer toutes les zones touristiques situées au nord d'Agadir. «En tant que CGEM Régionale, nous veillons aussi à ce que la région soit plus attractive avec un acte d'investir plus fluide. Outre la mobilisation du foncier déjà faite au niveau de toute la région, il est question également d'améliorer la déconcentration administrative et les démarches tout en assurant plus l'accès au financement bancaire». Outre le port sec qui sera étalé sur 100 ha au niveau de la Zone d'accélération industrielle (ZAI) de Souss-Massa à Drarga, le président de la CGEM régionale a dévoilé que la vocation agricole de la région sera renforcée à travers l'ouverture d'une nouvelle zone à Oued Massa. Cette zone sera étalée sur près de 10.000 ha et sera ouverte à l'investissement agricole à condition que les investisseurs mobilisent leurs propres solutions dédiées au dessalement de l'eau de mer. Par ailleurs, Driss Boutti a formulé son souhait d'établir un plan d'accélération digital (PAD) qui facilitera la dématérialisation des procédures et les démarches administratives avec l'adhésion de l'ensemble des acteurs, essentiellement publics. Yassine Saber / Les Inspirations ECO