Un nouveau mémorandum d'entente a été signé entre les quatre chambres professionnelles et la section régionale de la CGEM pour la redynamisation du rôle du collectif régional. À cet effet, il a été convenu d'élaborer une feuille de route au cours des trois prochains mois. Défendre les intérêts économiques de la région, mener des actions de lobbying collectif et être une véritable force de proposition... telles sont les ambitions du collectif régional pour le développement économique et social, créé en 2017, à Agadir Souss-Massa. Cadre fédérateur de concertation et de coordination, cette instance régionale a été réactivée la semaine dernière à travers la signature d'un deuxième mémorandum d'entente, après celui signé, il y a plus de six ans. Elle englobe la Chambre de commerce, d'industrie et de services, la Chambre régionale d'agriculture et celle de l'artisanat, la Chambre des pêches maritimes de l'Atlantique centre-Agadir et la CGEM-Union régionale Agadir Souss-Massa. Outre la redynamisation du rôle de ce collectif, qui reste ouvert aux autres institutions et initiatives, la conclusion de ce mémorandum a pour but d'institutionnaliser l'action collective dans le cadre d'un plan d'action global tout en réaffirmant la place de cet organe en tant qu'espace fédérateur. Dans ce sens, les parties se sont engagées à élaborer, au cours des trois prochains mois, une feuille de route dans le cadre d'une approche de co-construction, au-delà des missions individuelles assignées à ces acteurs. Il s'agit aussi de mener un plaidoyer auprès des pouvoirs centraux tout en lançant des initiatives communes pour le développement économique et social de la région. À noter que deux instances seront instaurées pour assurer la mise en œuvre de ce mémorandum. Il s'agit de la commission constituée des présidents, qui se réunira chaque semestre et du comité des directeurs qui se réunira tous les quatre mois. La problématique des visas Schengen En attendant l'élaboration du plan d'action du collectif, l'accent a été mis, lors de cette réunion, sur la problématique du renouvellement des visas pour les chauffeurs professionnels du transport international routier (TIR). Compte tenu de la proximité géographique avec l'Europe, les exportations agricoles marocaines, en particulier de cette région, dépendent fortement de l'UE, principal partenaire commercial du Royaume. Aujourd'hui, «l'origine Maroc» utilise essentiellement deux modes de transport, à savoir le transport maritime par conteneur ou par bateaux conventionnels et le transport international routier (TIR) de marchandises. Toutefois, la compétitivité des produits marocains a été pénalisée durant ces deux dernières années par la réduction du nombre de visas Schengen délivrés par les principaux partenaires commerciaux du Royaume. S'agissant des importations, cette situation affecte négativement l'acheminement des équipements et du matériel industriel au départ de ces pays, en plus de l'importation des pièces de rechange ainsi que la participation aux foires et salons et le développement du transport international routier régional. Aujourd'hui, ce sont essentiellement les PME du secteur, les petits groupes exportateurs et les petites stations de conditionnement qui sont les plus touchés par ces mesures. Dans ce sens, le collectif proposera, lors de cette deuxième réunion de concertation et de coordination, des alternatives à cette situation. Les ambitions de la région Intervenant à hauteur de 6,7% dans le PIB national, la Région Agadir Souss-Massa occupe une position presque constante en tant que 6e région créatrice de richesse au niveau du Royaume. Elle a bénéficié de l'amorçage de la déclinaison régionale du Plan d'accélération industrielle (PAI) pour la période 2014-2021, ainsi que du lancement du Programme de développement urbain (PDU) qui a bouclé, le 4 février 2022, sa deuxième année de mise en œuvre. Dotés respectivement de 9,9 MMDH pour le projet industriel du Souss-Massa et de 6,2 MMDH pour le PDU d'Agadir, ces deux visions ont donné un coup de boost à la région. Outre la mise en œuvre de lignes maritimes directes reliant le port d'Agadir à ceux de l'Afrique de l'Ouest, les acteurs régionaux portent l'ambition d'accompagner ce développement économique par d'autres projets à même de renforcer la vocation de la région, notamment avec l'élaboration du PDR. Dans ce sens, un port sec sous douane est prévu pour traiter le trafic grandissant en provenance des différentes zones de production, tant régionales que nationales, et du port commercial d'Agadir. Il constituera de fait un domaine d'extension de l'espace portuaire et permettra le groupage et la distribution des marchandises. Il offrira, entre autres, des services de manutention, de stockage, entreposage, empotage et dépotage des conteneurs. La proximité du port sec avec le port commercial d'Agadir constitue, par ailleurs, un atout pour une logistique optimale qui contribuera à la réduction des coûts des marchandises. Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO