L'usine de traitement de potasse, construite par le britannique Emmerson, sera prête courant le premier trimestre 2023, les travaux étant avancés à 90%. 2023 sera une année de transformation pour Emmerson, c'est ce qu'a affirmé Graham Clarke, PDG d'Emmerson, en s'exprimant sur l'état d'avancement du projet de la mine de potasse de Khemisset. L'on apprend ainsi que les chantiers d'ingénierie de base dudit projet ont considérablement progressé durant l'année passée. «La conception de l'usine de traitement, par la société américaine Barr Engineering, est désormais achevée à 90%, et la conception de l'infrastructure, menée par le Marocain Reminex, est achevée à 80%», annonce l'opérateur britannique, qui assure que les deux volets seront achevés au cours du premier trimestre 2023 en vue de la diligence raisonnable des financiers et de la transition vers l'exécution du projet. D'un autre côté, les études de trafic pour l'échangeur routier et le modèle logistique global pour le transport du produit final, depuis le site minier jusqu'au port de Casablanca, réalisés par le consultant Novec, ont également progressé. Dans le cadre de sa stratégie en matière d'énergies renouvelables, Emmerson affirme avoir signé des accords pour les lignes électriques 225 Kv et 22 Kv avec l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE). «La ligne 22Kv alimentera la phase de construction avant d'être convertie à son objectif principal d'alimentation de secours pour la phase de production, qui sera alimentée par l'alimentation 225Kv», explique-t-on dans ce sens.Pour ce qui est du financement du projet, Graham Clarke a rappelé qu'«à la fin du troisième trimestre, nous avons annoncé que nous avions renouvelé notre investissement stratégique pour 12 mois supplémentaires, et que nous avons renforcé notre bilan avec la levée de 6,1 millions de dollars supplémentaires, qui financeront nos activités prévues en 2023». Obtention du permis environnemental En outre, la priorité d'Emmerson est d'obtenir les autorisations environnementales nécessaires des autorités marocaines pour son projet de Khemisset. «Au cours du quatrième trimestre, un travail considérable a été consacré à l'avancement des discussions concernant l'approbation environnementale du projet, pour lequel je suis reconnaissant à mon équipe et aux autorités marocaines. Un certain nombre de problèmes importants, qui avaient ralenti les progrès, ont été résolus», atteste Graham Clarke. Sachant qu'il s'agira de la première mine de potasse au Maroc, les autorités ont cherché à s'assurer que tous les aspects du projet respectent bien les normes environnementales. Dans cette logique, la société affirme mettre l'accent sur les avantages économiques du projet pour les communautés locales, ainsi que sur l'importance stratégique de la construction d'une nouvelle source de potasse au Maroc. «Ces aspects ont été largement reconnus, et le projet a reçu un soutien important, tant au Maroc qu'au Royaume-Uni», est-il indiqué. De l'eau recyclée pour le projet Au cours de l'année passée, Emmerson s'est intéressé de près aux questions relatives à la gestion de l'eau utilisée dans son projet, confirmant sa capacité à utiliser l'eau recyclée de la station d'épuration de Khemisset, au lieu de puiser l'eau douce directement du barrage d'Ouljet Essoltane. «Cette révision, développée en collaboration avec Reminex SA, atténue les risques liés aux niveaux d'approvisionnement en eau pendant les périodes de sécheresse», est-il détaillé. La Société a également décidé qu'un système de résidus secs sera désormais utilisé à Khemisset pour réduire la consommation d'eau et essentiellement tout risque d'écoulement de liquide salin en cas de pluies extrêmes. De telles installations de stockage des résidus sont utilisées dans diverses exploitations de potasse dans le monde. Deux accords sur la potasse et le sel En novembre, Emmerson a annoncé la signature de protocoles d'entente pour la vente de la production future de la mine de Khemisset, avec Keytrade AG, pour la cession d'un minimum de 245.000 tonnes par an de muriate de potasse MOP, ainsi qu'avec Hexagon Group AG, pour la vente d'un minimum de 245.000 tonnes par an de MOP et d'un minimum de 500.000 tonnes par an de produit salé (NaCl), les deux pour une période de 10 ans. Il est important de noter que les protocoles d'entente prévoient des dispositions «take or pay» selon lesquelles les acheteurs commercialiseront le produit auprès des utilisateurs finaux et indemniseront la société pour toute quantité non prise par les utilisateurs finaux. Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO