Pas de répit pour les liquidités bancaires. Leur déficit s'est aggravé de 2,4 MMDH sur un mois pour s'établir à 66,8 MMDH à fin avril. Résultat, le montant des injections de Bank Al-Maghrib a atteint 68 milliards au cours de la même période, dont 49 milliards à travers les avances à 7 jours, 15 milliards par le biais des opérations de pension livrées à 3 mois et 4 milliards véhiculés par l'opération des prêts garantis. Les interventions de Bank Al-Maghrib sur le marché monétaire à l'heure actuelle ne sont plus d'ordre conjoncturel, loin s'en faut. Les injections de la Banque centrale sont devenues structurelles depuis 2007. Elles sont par ailleurs intimement liées au niveau des avoirs extérieurs. La meilleure preuve en est que quand le Trésor fait sa sortie sur le marché international fin 2012, les interventions ont relativement baissé en début d'année, un effet qui a duré quelques mois seulement. La Banque centrale entend ainsi continuer à intervenir sur le marché monétaire tant que le but reste de soutenir et de financer l'activité économique du pays. D'ailleurs, c'est ainsi que Bank Al-Maghrib participe à la croissance de l'économie marocaine. Certains banquiers relativisent pour leur part quant à la persistance du déficit. Il s'agit selon eux d'interventions qui attestent de la bonne santé de l'économie et éventuellement d'un rythme soutenu des investissements. Pour le mois d'avril, la Banque centrale explique que l'aggravation du déficit des liquidités bancaires est due notamment aux «facteurs autonomes de liquidité qui ont exercé un impact restrictif de 2,5 milliards de dirhams sur les trésoreries bancaires, en liaison notamment avec l'amélioration du compte du Trésor auprès de la Banque, et dans une moindre mesure, avec la hausse de la circulation fiduciaire». S'y ajoute «la légère baisse du montant minimum de la réserve monétaire». Hausse du taux interbancaire à 3,1% Au regard de la situation du marché monétaire, le taux interbancaire a augmenté de facto de 5 points de base par rapport au mois précédent à 3,1% en avril. «Les taux des bons du Trésor à court et à moyen terme, émis sur le marché primaire, ont enregistré pour leur part des hausses allant de 1 à 4 points de base par rapport aux dernières émissions, à l'exception du taux des bons à 52 semaines qui a diminué de 2 points de base», note Bank Al-Maghrib. Pour ce qui est des taux créditeurs, «le taux moyen pondéré des dépôts à 6 et 12 mois s'est contracté de 23 points de base, revenant à 3,72% en mars, avec une diminution de 32 points de base du taux sur les dépôts à 12 mois et une progression de 8 points de base de celui appliqué aux dépôts à 6 mois», ajoute la Banque centrale. En ce qui concerne les agrégats de placements liquides, leur rythme de croissance annuel est resté quasiment inchangé à 4,8%. Cette évolution recouvre un ralentissement de 7,9 à 5,9% du taux de progression annuel des bons du Trésor négociables ainsi qu'une accélération de 4,4 à 5,6% de celui des titres des OPCVM obligataires. Les titres des OPCVM actions et diversifiés ont pour leur part reculé de 13,1%, après une diminution de 22,1% le mois précédent. L'étau se resserre sur les réserves de changes Au 3 mai 2013, les réserves internationales nettes se sont établies à 144,7 milliards de dirhams enregistrant ainsi une baisse de 8,5% en glissement annuel. À fin mars 2013, les réserves internationales nettes avoisinaient les 4 mois et 2 jours d'importation des biens et services, un niveau qu'il faudrait absolument maintenir. Cela revient à mobiliser toutes les aides données au Maroc. Rien que pour les pays du Golfe par exemple, le Maroc devrait encaisser 1 milliard de dollars chaque année. Et pour que ce soit chose faite, il faudrait une véritable mobilisation pour encaisser dans les plus brefs délais l'argent des accords qui ont été passés. L'enjeu étant de pouvoir boucler tous le programme des aides dans l'année pour recevoir l'aide de 2013 intégralement. Le dirham s'apprécie de 0,39% face au dollar en avril «Au niveau du marché des changes national, le dirham s'est déprécié de 0,08% en avril en rythme mensuel par rapport à l'euro et de 1,12% vis-à-vis de la livre sterling», souligne la Banque centrale. Il s'est apprécié en revanche de 0,39% face au dollar américain et de 3,46% à l'égard du yen japonais. En variation annuelle, la monnaie nationale s'est appréciée de 19,09% par rapport au yen japonais, de 3,62% face à la livre sterling et de 0,20% à l'égard de l'euro. Elle s'est dépréciée toutefois, en moyenne, de 0,87% contre le dollar. Le volume moyen des opérations d'achat et de vente de devises contre dirham, au niveau du compartiment interbancaire, a augmenté de 27% en mars comparativement à la même période de l'année 2012, se situant ainsi à 10,7 milliards de dirhams. «Quant au volume moyen des ventes de devises par Bank Al-Maghrib aux banques, il a accusé une baisse de 86,1%, revenant à 778 millions de dirhams», soulève BAM. Les opérations d'arbitrage réalisées par les banques avec leurs correspondants étrangers se sont accrues pour leur part de 70,8%, pour atteindre en moyenne 95,8 milliards de dirhams.